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Alors que le Salon de la copropriété et de l’habitat a ouvert ses portes à Paris, mercredi 5 novembre, le travail des syndics est particulièrement scruté. L’association Consommation logement et cadre de vie (CLCV) vient d’analyser 195 contrats de syndic sur tout le territoire, et son constat est sans appel : seulement 29 % respectent le contrat type obligatoire, et 35 % comportent des violations importantes au détriment des copropriétaires.

Depuis la loi ALUR de 2014 et le décret du 26 mars 2015 (n° 2015-342), le syndic élu en assemblée générale doit proposer un « contrat tout sauf » : autrement dit, l’ensemble des prestations de gestion courante est compris dans le forfait annuel voté en assemblée générale. Seules les prestations particulières expressément listées par le décret peuvent donner lieu à une facturation additionnelle.

Pour autant, certains syndics réécrivent le contrat type à leur avantage. La CLCV donne l’exemple d’un syndic qui prévoit que les indemnités d’assurance en cas de sinistre dans l’immeuble restent acquises au cabinet et ne reviennent pas à la copropriété. Certains syndics inventent des prestations complémentaires qui n’existent pas dans le contrat type, comme des frais (24 euros TTC par copropriétaire) de mise à disposition de clés ou de badges aux copropriétaires qui en font la demande, ou encore « des frais administratifs et financiers de gestion des comptes créditeurs » à hauteur de 1,5 % HT le trimestre.

Manque d’outils de contrôle

A l’inverse, des mentions pourtant obligatoires dans le contrat, comme le nombre de visites réalisées par le syndic dans l’immeuble, sont supprimées. Les copropriétaires doivent alors payer chaque visite lorsque celle-ci s’avère nécessaire. Autre anomalie récurrente : le montant de la pénalité de 15 euros par jour de retard qui s’applique en cas de rétention d’informations de la part du syndic est modifié et fixé à 1 euro par jour de retard, par exemple.

La vente des appartements donne également lieu à des anomalies : « l’état daté » obligatoire, qui permet de faire le point sur la situation financière du vendeur vis-à-vis du syndicat de copropriété, est parfois facturé bien au-delà du maximum autorisé de 380 euros TTC. Pour contourner le plafond, certains syndics ajoutent des éléments supplémentaires, comme un pré-état daté, ou facturent des réactualisations régulières du document. Enfin, certains syndics imposent des honoraires de suivi de travaux alors que le montant doit obligatoirement être négocié en assemblée générale.

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12 commentaires

  1. La loi ALUR a été votée en 2014, et déjà les syndics trouvent des moyens de la contourner. Est-ce un manque de moyens humains pour les contrôler ?

  2. La CLCV a vérifié 195 contrats, et seulement 29 % sont conformes. Cela en dit long sur la situation actuelle. Merci pour l’analyse.

  3. Antoine M. Thomas le

    Cette analyse de la CLCV révèle un problème sérieux dans la gestion des copropriétés. Pourquoi tant de syndics ne respectent-ils pas la loi alors que le contrat type est obligatoire ?

  4. Ces vérifications doivent être systématisées. Il est honteux que 70 % des contrats ne respectent pas la loi. Les copropriétaires méritent mieux.

  5. Chloé R. Richard le

    Ces révélations sont alarmantes. Comment les syndics osent-ils prélever des indemnités d’assurance sur le dos des copropriétés ?

  6. Antoine K. Moreau le

    Pourquoi les syndics continuent-ils à réécrire les contrats à leur avantage ? Un manque de contrôle de la part des autorités ?

  7. Camille Robert le

    Ces pratiques abusives des syndics montrent un manque de professionnalisme inquiétant. Les sanctions existent, pourquoi ne sont-elles pas appliquées ?

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