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Des élus nationalistes corses parlant d’une même voix pour sauver la tête d’un représentant de l’Etat dans l’île. Cette scène incongrue s’est jouée jeudi 30 octobre, à l’Assemblée de Corse. Une motion de soutien y a été votée à l’unanimité pour exiger que le recteur Rémi-François Paolini, originaire de l’île, reste à la tête de son administration.
Deux jours plus tôt, le ministère de l’éducation nationale, dirigé depuis le 12 octobre par Edouard Geffray, prévoyait pourtant le retour à Paris de cet énarque, conseiller d’Etat. Retour qui, face au tollé parmi les élus corses, n’a finalement pas été acté lors du conseil des ministres de mercredi.
Le président de l’exécutif corse, Gilles Simeoni, a jugé jeudi que cette mutation envisagée était une « sanction politique des engagements du recteur en faveur de la langue corse ». « Alors que nous avons signé une convention jeudi 23 octobre avec l’académie de Corse et la préfecture, nous apprenons le mardi 28 au soir qu’il est décidé qu’il parte le lendemain », a-t-il poursuivi, disant avoir fait le siège téléphonique de Matignon pour mettre le maintien du recteur dans la balance de l’apaisement et du dialogue avec l’Etat. Le cortège des élus corses a fait de même, prenant le téléphone pour établir un cordon sécuritaire. La manœuvre fuitait jeudi 30 octobre dans Corse-Matin, qui titrait « Un recteur en sursis ». Le rectorat de Corse n’a pas commenté, pas plus que le ministère de l’éducation.
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18 commentaires
Frontiera politica o gastro de linge ? Cumincemu a castigari questo ?
Havemu pruvà di rispettà l’identità corsica, ma Parisu pensu cù l’administrazione di stu.
Forse u minutu di una vera autonomia è vicinu.
Le recteur Paolini a-t-il vraiment pris des positions qui ont déplu à Paris ? Sinon, pourquoi une telle sanction ?
La convention autour de la langue corse a sans doute froissé certains à l’éducation nationale.
Intéressant de voir l’unanimité autour d’un représentant de l’État, cela montre peut-être les tensions locales sur l’éducation.
Peut-être une première étape vers plus d’autonomie sur les questions éducatives ?
Cela reflète aussi l’importance accordée à la langue corse dans la région.
Ces élections montrent à quel point la Corse est un terrain sensible pour Paris.
C’est une île avec une identité forte, et Paris ne peut pas toujours imposer ses décisions sans consulter.
On pourrait se demander si cette décision est aussi politique que cela a l’air. Les enjeux linguistiques sont réels, mais les luttes de pouvoir aussi.
Exactement, la politique et la langue sont souvent liées dans les regions avec des particularités culturelles fortes.
Une situation qui souligne les tensions entre le pouvoir central et les aspirations locales en Corse.
Les Corses n’acceptent plus d’être dirigés depuis Paris sans leur consentement.
Si l’État veut apaiser les tensions, il devrait écouter davantage les élus locaux avant de prendre des décisions.
Le dialogue est toujours préférable à l’imposition, surtout en Corse.
La mutation annulée-me kanon san aghjurnu cù u ministeru ri l’educazione nationale.
Investu cu cunvinzioni, pare chì a linguista corsa sia un purtu challi d’apiru.