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Son petit-fils devait l’accompagner mais il a « fait la bringue hier soir ». François Molins, 72 ans, est quand même venu grimper dans cette salle d’escalade de la banlieue sud de Paris, dont il apprécie « l’ambiance pas bobo, plutôt intello et au niveau exigeant ». Ce samedi matin d’octobre, pendant une heure et demie, il a emprunté les parcours qui montent jusqu’à 9 ou 10 mètres. Assis à la terrasse du bar, avec L’Aziza, de Daniel Balavoine, en fond sonore, encore en tenue avec son baudrier et ses chaussons, il n’a plus de « carburant » mais est heureux de l’effort l’accompli.
L’ancien procureur, fan d’alpinisme, fréquente depuis 2001 ce lieu apprécié des initiés. Il n’a presque jamais raté sa séance hebdomadaire. Même pendant les années noires des attentats djihadistes, quand il était procureur de Paris et donc chargé de la lutte antiterroriste sur l’ensemble du territoire. Même lorsque, en 2013, il a ouvert une information judiciaire contre Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget et soupçonné de blanchiment de fraude fiscale. Moins d’une heure après avoir déclenché une tempête médiatico-politique, accroché à la paroi, ce grand nerveux ne pensait plus à rien et atteignait cette « forme de zénitude » propre à l’escalade.
A la retraite depuis juin 2023, après avoir atteint le sommet de la hiérarchie judiciaire, l’ancien procureur général près la Cour de cassation continue d’aller chercher cette intensité dans la grimpe. Il prétend avoir « rompu » avec sa vie professionnelle car, souligne-t-il, « on ne peut pas être et avoir été », empruntant la maxime du moraliste Nicolas de Chamfort.
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9 commentaires
À 72 ans, il grimpe encore à des niveaux exigeants. Cela en dit long sur sa condition physique et mentale.
Drôle de détail avec son petit-fils qui préférait ‘faire la bringue’ hier soir. Une anecdote qui humanise un peu l’homme.
Intrigant de lire que même pendant les attentats, il n’a pas manqué ses séances. Un vrai modèle de discipline et de résilience.
Pourrait-on dire que cette routine sportive était une forme de stabilité dans le chaos ?
L’alpinisme semble être une vraie passion pour François Molins, une échappatoire dans des moments difficiles. Comment concilie-t-on ces activités physiques avec des responsabilités aussi lourdes ?
Je me demande si l’escalade lui a permis de mieux gérer la pression pendant les périodes de crise.
C’est fascinant de voir comment le sport peut servir de refuge mental, même face à des défis professionnels énormes.
Le choix de ce lieu ‘intello et exigeant’ plutôt qu’un cadre plus bourgeois est intéressant. Cela reflète peut-être son état d’esprit.
Cela montre aussi qu’il a gardé un côté modeste malgré son parcours impressionnant.