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Un des deux policiers interpellés après avoir été accusés de viol au dépôt du tribunal de Bobigny par une femme a été mis en examen, samedi 1er novembre, pour viol aggravé par personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, a annoncé son avocat, Xavier Nogueras, à des journalistes au palais de justice de Paris. Le parquet a requis son placement en détention provisoire, a ajouté l’avocat qui a précisé que le policier mis en cause « a huit ans d’expérience ». Aucune information n’a encore pu être obtenue concernant le second policier mis en cause.
Mercredi 29 octobre, en fin d’après-midi, la jeune femme « a révélé avoir fait l’objet de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires du dépôt du tribunal de Bobigny », avait précisé le procureur de la République de Bobigny, Éric Mathais, dans un communiqué. Les policiers avaient été alors placés en garde à vue jeudi, selon cette même source.
Les deux fonctionnaires ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en affirmant qu’elles étaient consenties, avait expliqué à l’Agence France-Presse une source proche du dossier. Me Nogueras a fait état lui aussi d’une « relation consentie ».
« S’ils sont avérés, ces agissements sont extraordinairement graves et inacceptables », avait réagi jeudi le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, dans une déclaration à l’Agence France-Presse. « J’ai demandé que l’on fasse toute la lumière sur ces faits, afin de comprendre comment cela a pu se produire », avait poursuivi le locataire de la Place Beauvau.
Au moment des faits qu’elle dénonce, la femme était « déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales » concernant son enfant, avait rapporté le procureur, Eric Mathais, dans un communiqué. Pour Xavier Nogueras, elle « va très opportunément déclarer que l’acte (…) aurait été commis sous la contrainte, sous prétexte que celui-ci est en uniforme ».
« Il y a un volet évidemment disciplinaire, il y a un volet moral, mais on n’est pas ici pour faire ni de la morale ni de la déontologie des policiers : on est sur un volet pénal et le seul port d’un uniforme ne nous permet pas d’affirmer que celui-ci exerçait une quelconque contrainte sur une personne qu’il dit être seule à l’initiative de ce qu’il s’est passé », a encore affirmé le conseil.








6 commentaires
Les violences sexuelles commises par ceux censés protéger sont particulièrement choquantes. Il faut des sanctions exemplaires.
Totalement d’accord, la justice doit être sévère dans ce cas.
Une affaire très grave qui soulève des questions sur l’intégrité des forces de l’ordre. Espérons que la justice fera toute la lumière.
Absolument, c’est inacceptable. La confiance envers les autorités est essentielle.
Difficile de croire que ces actes aient pu se produire dans les locaux d’un tribunal. La société a besoin de réponses.
C’est déstabilisant, surtout quand cela vient de personnes en position d’autorité.