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Dans les prochaines semaines, la Commission européenne doit se prononcer sur le maintien ou non de l’échéance 2035 pour interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique au sein de l’Union (UE). Dans le cadre d’une clause de revoyure, prévue initialement en 2026, finalement avancée de plusieurs mois, la décision qui sera prise doit clarifier les modalités définitives de ce virage industriel majeur. Il s’agit d’un pan essentiel du pacte vert européen. Lancé en 2019, il vise à réduire les émissions de CO₂ pour atteindre la neutralité carbone du continent en 2050. Mais, depuis plusieurs mois, les appels à repousser cette date butoir de 2035 se sont multipliés.

Une grande partie des constructeurs automobiles s’estiment victimes d’une décision « bureaucratique », prise en dehors de tout principe de réalité. En renonçant à la technologie du moteur thermique, l’Europe fragiliserait son industrie alors que la concurrence chinoise a pris une avance décisive dans la fabrication de véhicules électriques.

Cette thèse est massivement relayée par les partis politiques de droite en Europe. Ils ont compris que la remise en cause de la transition climatique constituait un fonds de commerce électoral très rentable, et poussent la Commission à assouplir son calendrier, voire à y renoncer. Pourtant, au moment où la concurrence chinoise apparaît dans le rétroviseur de l’industrie automobile européenne, il serait extrêmement dommageable d’appuyer sur le frein et de se ranger sur le bas-côté. Le délai de grâce demandé par certains ne ferait qu’accentuer leur retard, précipiter leur déclin tout en sapant la transition climatique.

La seule chance pour l’industrie automobile européenne de s’en sortir consiste à multiplier les lancements de petites voitures à un prix abordable. Si ce n’est pas eux qui les vendent, les Chinois s’en chargeront. Ces dernières années, les constructeurs européens ont au contraire privilégié les gros modèles, très rentables. Mais pendant que les marges bénéficiaires atteignaient des sommets, les volumes de vente s’effondraient, les acheteurs potentiels n’ayant plus les moyens de s’offrir une voiture neuve aussi onéreuse.

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11 commentaires

  1. Si l’UE recule sur cette interdiction, cela enverrait un mauvais signal aux autres pays en matière de transition énergétique.

  2. Le débat sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 soulève des questions importantes. Les constructeurs européens ont-ils vraiment les moyens de rattraper leur retard face à la Chine ?

  3. Repousser la date de 2035 pourrait effectivement donner un peu de temps aux constructeurs pour s’adapter. Mais est-ce la meilleure solution écologique ?

  4. Camille Bernard le

    Les constructeurs européens se plaignent d’une décision ‘bureaucratique’, mais n’est-ce pas aussi un manque de préparation ?

  5. La neutralité carbone en 2050 est un objectif louable, mais les moyens pour y parvenir doivent être cohérents. Les constructeurs ont-ils vraiment besoin de plus de temps ?

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