Listen to the article
De violentes tempêtes de neige et une avalanche dans l’Himalaya ont fait neuf morts au Népal parmi lesquels cinq alpinistes italiens et un français, ont annoncé, mardi 4 novembre, les autorités. Deux accidents distincts se sont produits depuis vendredi.
Lundi matin, une coulée de neige a emporté douze personnes qui se trouvaient dans un camp de base du Yalung Ri, un sommet culminant à 5 630 mètres d’altitude, dans l’est du Népal. Parmi eux, trois Italiens, un Allemand, un Français et deux Népalais sont morts, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) Phurba Tenjing, sherpa de l’agence organisatrice de l’expédition pour trois des sept victimes, Dreamers Destination. « J’ai vu les sept corps », a déclaré M. Phurba, précisant que des opérations étaient en cours mardi pour récupérer les corps.
Deux Français, deux Népalais et une cinquième personne, dont la nationalité n’a pas été précisée, ont été secourus mardi matin, a déclaré Gyan Kumar Mahato, un haut responsable de la police du district de Dolakha. « Il y avait plusieurs groupes d’alpinistes et on était les quatre premiers (…) en train d’escalader et, d’un coup on a entendu un grand bruit, et les plaques sont descendues et on a été pris dedans », a raconté à l’AFP l’alpiniste français Didier Berton, 61 ans, de l’hôpital Era International à Katmandou.
Deux Français secourus
« Je pense qu’on a été sauvés parce qu’on était le groupe le plus haut du sommet et les autres, en dessous, n’ont pas pu s’échapper. On a sauté une grosse barre rocheuse de quatre à cinq mètres », a témoigné le sexagénaire qui souffre de fractures au niveau des côtes.
« On est arrivés à sortir [un guide] en creusant avec le piolet, il avait le bras fracturé », poursuit-il. Mais « on a perdu Christian, (…) je ne suis pas arrivé à le sauver », a-t-il déploré aux côtés d’Isabelle Thaon, une alpiniste française de 54 ans qui souffre de contusions. Son mari, le grimpeur français Christian Manfredi, 69 ans, « est mort à cause de la pierre [qui l’a frappé] à la tête », a-t-elle dit de son lit d’hôpital. Selon elle, l’avalanche était comme « une vague de neige ». « J’ai beaucoup nagé. Et je pense que c’est pour cela que je suis en vie. »
Un autre accident mortel a fait deux morts dans l’ouest du Népal. Stefano Farronato et Alessandro Caputo, deux alpinistes italiens, faisaient partie d’une expédition de trois membres, mais aucun contact n’avait été établi avec eux depuis vendredi. Ils sont morts après avoir été pris dans de fortes chutes de neige alors qu’ils escaladaient le sommet Panbari, a déclaré le ministère des affaires étrangères italien dans un communiqué. Le responsable de cordée, qui se trouvait au camp de base, avait été secouru dimanche par hélicoptère.
Abritant huit des dix plus hauts sommets du monde, notamment l’Everest, le Népal accueille chaque année des centaines d’alpinistes. Les expéditions automnales dans l’Himalaya sont moins prisées en raison des journées moins longues et plus froides, du terrain enneigé et de la plus courte période propice aux ascensions, par rapport à la haute saison printanière.
La semaine dernière, le cyclone Montha a été à l’origine d’importantes chutes de pluie et de neige à travers le Népal, bloquant des randonneurs et des touristes sur des itinéraires de trekking himalayens très fréquentés.







10 commentaires
Ces événements tragiques soulignent l’importance des opérations de secours dans les zones reculées. Le Népal a-t-il les ressources nécessaires pour gérer ces situations ?
La logistique est un vrai défi, mais les équipes locales font un travail remarquable malgré les difficultés.
Hormis le drame humain, ces accidents rappellent aussi les défis logistiques et sécuritaires liés au trekking en haute altitude. Est-ce que les normes de sécurité s’améliorent ?
C’est toujours un équilibre délicat entre l’aventure et la sécurité, mais les progrès sont lents.
Les normes existent, mais les conditions météo extrêmes peuvent rendre toute mesure insuffisante.
Une tragédie terrible dans l’Himalaya. Ces sommets sont magnifiques mais si imprévisibles. internebilité des alpinistes est admirable, mais le danger est toujours présent
Absolument, le défi est immense, mais les risques sont trop souvent sous-estimés.
Ça servirait à rien de culpabiliser les victimes, la montagne est incontrollable.
Désolé pour l’alpiniste français, et pour ses coéquipiers. Chaque vie perdue dans ces conditions est une perte immense.
La communauté de l’alpinisme est unie dans la tristesse, ça ne console pas, mais ça réchauffe le coeur.