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FRANCE CULTURE – À LA DEMANDE – SÉRIE DOCUMENTAIRE
Quand « Béné », l’une des plus proches amies de Sophie Simonot, lui a demandé de faire quelque chose autour du suicide de son fils Grégoire, « pour garder sa voix, pour garder une trace », elle s’est d’abord interrogée : était-ce vraiment une bonne idée ? Comment ne pas sombrer dans le voyeurisme ? Comment trouver la bonne distance ? Est-ce que, cette fois encore, le micro allait pouvoir faire office de baguette magique thérapeutique, et ce, alors qu’elle-même aurait à affronter un deuil ?
Dans le premier épisode, elle pose les choses : « Grégoire est mort, et il aura toujours 22 ans. » Le besoin de comprendre son geste (après trois tentatives déjà), de trouver un « coupable », est omniprésent. Alors, d’épisode en épisode, Sophie Simonot interroge – ou, plutôt, écoute : sa meilleure amie (la mère, donc), mais aussi le père de Grégoire, son frère, ses proches, son dernier amoureux.
Sur le papier, Grégoire est beau, bon en tout, intelligent. Mais il était aussi dépressif et accro à l’héroïne, tant il sentait que le monde tel qu’il est n’était pas fait pour lui. Les souvenirs des survivants affleurent : beaucoup partagent la honte et la culpabilité de n’avoir pas su voir, accompagner, sauver.
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9 commentaires
Quelque chose à retenir : les mots ne suffisent pas, mais ils comptent. Un beau paradoxe.
Exact, et parfois, les silences en disent plus que les mots.
Une approche audiovisuelle courageuse, même si je me demande si le public est prêt à entendre ces récits.
Parfois, il faut bousculer les normes pour avancer sur des sujets sensibles.
La dépression et l’addiction sont des combats invisibles. Leur représentation dans les médias reste rare et précieuse.
Certaine personnes estiment que ces thèmes doivent rester privés. Qu’en pensez-vous ?
Un sujet délicat mais nécessaire. La façon dont les survivants s’expriment est touchante et poignante.
Est-ce que cette série apporte réellement un soutien aux proches, ou est-ce trop tôt pour en juger ?
Oui, c’est un documentaire qui pèsera lourd, j’imagine.