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En à peine un an, la France a connu la valse de quatre gouvernements. Nommée porte-parole en septembre 2024, trois mois avant la censure de Michel Barnier, Maud Bregeon fait partie des ministres qui ont quitté leur poste avec le sentiment d’une mission inachevée. Voilà la députée des Hauts-de-Seine de 34 ans de retour à ces fonctions, au sein du gouvernement Lecornu II.
Consciente de la précarité de sa situation, la ministre déléguée n’a réinstallé dans son bureau que la machine à café qu’elle avait apportée lors de son premier séjour. « Il ne faut jamais se sentir chez soi dans un ministère, surtout dans un moment politique comme celui-là », commente-t-elle tranquille, en nous recevant, le 24 octobre, à l’hôtel de Rothelin-Charolais, dans le 7e arrondissement de Paris.
Le retour de cette macroniste au porte-parolat n’a surpris que peu de monde. Depuis la fin de l’été, beaucoup chez Renaissance la décrivaient en campagne. « Si on refuse la difficulté dans un moment comme celui-là, autant arrêter la politique, rétorque l’intéressée. Cela implique de prendre des positions qu’on n’aurait pas forcément portées il y a six mois, car le contexte l’impose. » Voire une semaine plus tôt. Car quelques jours avant l’annonce de la suspension de la réforme des retraites, la députée a fait partie des macronistes qui s’y sont le plus violemment opposés. Si elle y demeure hostile, la ministre en défend aujourd’hui le principe.
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7 commentaires
Intéressant de voir une porte-parole du gouvernement revenir après une période aussi mouvementée. Elle semble avoir adopté une approche plus pragmatique.
On verra si cette volonté de compromis résiste aux tensions futures.
La politique française a vraiment besoin de figures capables de compromis en ce moment.
Un ministère n’est pas une maison, et encore moins en temps de crise. Cette remarque résume bien la situation.
C’est une façon réaliste d’aborder un poste aussi instable.
Prendre des positions difficiles par nécessité politique n’est pas toujours bien perçu, mais parfois indispensable.
C’est le paradoxe des responsables politiques aujourd’hui.