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LETTRE DE MADRID
De mémoire d’académicien, on n’avait jamais vu pareille bronca au sommet des institutions chargées de défendre la langue espagnole. Depuis plusieurs semaines, un affrontement oppose Luis Garcia Montero, responsable de l’Institut Cervantes, qui promeut l’espagnol dans le monde, à Santiago Muñoz Machado, directeur de la Real Academia Española (RAE), l’académie royale chargée de préserver la langue. Une querelle qui a laissé pantois le monde des lettres hispaniques.
Tout a commencé le 9 octobre, lors d’un petit déjeuner de presse consacré au Congrès international de la langue espagnole, des rencontres qui, tous les trois ans, réunissent linguistes, écrivains et diplomates autour de l’avenir du castillan. Mais, ce jour-là, Luis Garcia Montero délaisse la diplomatie pour s’en prendre frontalement à son homologue de la RAE : « J’étais habitué à parler à l’académie avec de grands philologues. Elle est désormais entre les mains d’un professeur de droit administratif, habitué à gérer les affaires de multinationales depuis son cabinet. Cela crée, personnellement, une certaine distance », lance-t-il.
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5 commentaires
Je me demande quelles seront les conséquences concrètes de cette querelle pour les étudiants et les amoureux de la langue espagnole à travers le monde.
La dispute entre l’Institut Cervantes et la RAE est fascinante. On aurait pu penser que toutes les institutions chargées de la langue espagnole se soutient, mais il y a semble-t-il un profond clivages.
La RAE est connue pour être très conservatrice. Peut-être que c’est ce qui explique les tensions avec l’Institut Cervantes, plus ouvert aux évolutions de la langue.
Ces attaques personnelles ne semblent pas très constructives. Peut-être faudrait-il se concentrer sur des solutions plutôt que sur des rivalités internes.
Il est intéressant de voir comment la gestion d’une langue vivante peut devenir un terrain de bataille politique. L’espagnol a peut-être besoin de plus d’unité pour affronter les défis modernes.