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Un invité sulfureux
Le 28 octobre, le nationaliste blanc Nick Fuentes, 27 ans, négationniste revendiqué et admirateur d’Adolf Hitler – qu’il trouve « cool » –, a eu les honneurs de l’émission YouTube de l’ancien animateur de Fox News, Tucker Carlson, l’un des papes de la sphère MAGA (Make America Great Again). Le rendez-vous a choqué tant en raison du profil de l’invité que du contenu de son intervention, Fuentes déclarant que le « lobby juif » (« organized jewry ») mettait en péril l’unité des Etats-Unis. Le sénateur républicain Ted Cruz a fustigé un « petit nazi », tandis que son collègue démocrate Chuck Schumer a mis en garde contre « la banalisation d’idéologies haineuses ». Le « show » a été visionné plus de 5 millions de fois.
Un élément de division
Si l’interview a autant fait parler d’elle, c’est aussi parce qu’elle souligne les divisions dans le camp républicain. Kevin Roberts, le président de l’Heritage Foundation, un think tank qui a inspiré le programme de Donald Trump, a ainsi apporté son soutien à son « proche ami » Tucker Carlson, très influent parmi les partisans du locataire de la Maison Blanche. « Nos amis sur la droite » ne devraient pas être exclus du débat, a ajouté Roberts en référence à Nick Fuentes, invitant ses camarades à concentrer leurs attaques « sur nos adversaires de gauche » plutôt que sur le jeune homme. L’ancien leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, l’a accusé en retour de « faire le jeu des antisémites ».
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8 commentaires
Cette invitation de Fuentes par Tucker Carlson est un coup de projecteur sur les fractures au sein même du parti républicain. Comment expliquer un tel alignement sur des discours aussi extrêmes ?
Ces divisions pourraient affaiblir la base du parti, surtout en vue des prochaines élections.
C’est surtout une preuve de l’audace de certains médias en quête d’audience, peu importe le coût politique.
Que l’interview ait été vue par 5 millions de personnes pose question : qui sont ces auditeurs et pourquoi cette fascination pour de tels discours ? Une étude sociologique s’impose.
En effet, comprendre la mécanique de cette audience est crucial pour contrecarrer la propagation de ces idées.
La réaction de Ted Cruz et Chuck Schumer montre que même les extrêmes peuvent rassembler un consensus contre la haine. Espérons que cela influence une prise de conscience plus large.
Un espoir, mais les prises de position ambivalentes comme celle de Kevin Roberts qui soutient Carlson rendent le combat contre ces idées plus complexe.
Au-delà des slogans, cette polémiques révèle que certains segments de la droite américaine normalisent des idées marginalisées depuis 1945. Combien encore faudra-t-il de mises en garde avant que cela ne devienne problématique ?