Listen to the article
Donald Trump peut bien se vanter à la tribune des Nations unies d’avoir « mis fin » à sept guerres en sept mois, le conflit commercial qu’il a lancé en avril en multipliant les droits de douane avec la Terre entière est en revanche loin d’être terminé et l’instabilité qu’il a créée de toutes pièces n’est pas près de disparaître. Le président des Etats-Unis croyait avoir trouvé la martingale en instaurant un régime d’extorsion généralisé vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. C’était sans compter avec le plus puissant et le plus retors d’entre eux : la Chine de Xi Jinping.
En menaçant d’instaurer des contrôles drastiques sur l’export de ses terres rares, Pékin a douché les espoirs d’une accalmie entre les deux superpuissances. A un mois de l’expiration de la trêve sur laquelle celles-ci s’étaient accordées, les tensions n’ont jamais été si vives.
Le 9 octobre, la Chine a dévoilé des restrictions sur l’usage de ces minéraux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou l’armement, dont elle contrôle 60 % de la production mondiale et 90 % du raffinage, et qu’elle peut traiter à un coût un tiers inférieur à celui de ses concurrents. Les entreprises étrangères pourraient être obligées de faire des demandes de licences pour avoir le droit de commercialiser leurs propres produits contenant ces terres rares, même hors de Chine, prétextant une « protection des intérêts de sécurité nationale ».
Xi Jinping montre ainsi que, non seulement il n’a pas l’intention de se plier au diktat américain, mais qu’il a également les moyens d’imposer ses conditions au reste de la planète. En rétorsion, Donald Trump menace d’imposer à la Chine de nouveaux droits de douane de 100 % dès le 1er novembre, ce qui équivaudrait à un découplage des deux économies.
« Je n’avais jamais pensé qu’on pourrait en arriver là », a fait semblant de s’indigner le président des Etats-Unis. « Si la Chine veut être un partenaire peu fiable pour le monde, alors le monde devra se découpler », a ajouté Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, oubliant qu’en matière de fiabilité, la cote américaine avait sérieusement diminué depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.
Il vous reste 64.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.







22 commentaires
La Chine utilise la menace des restrictions pour influencer les négociations. Une tactique classique en géopolitique.
C’est un jeu dangereux, mais efficace.
La Chine détient une position dominante sur les terres rares. Comment expliquer que personne n’ait anticipé un tel risque géopolitique ?
La dépendance à la Chine est un sujet connu depuis des années. Pourquoi être surpris aujourd’hui ?
Les coûts de production chinois rendent difficile la concurrence. C’est un problème structurel.
Les terres rares sont cruciales pour notre transition énergétique. Cette situation met en lumière l’urgence de sécuriser nos approvisionnements.
Tout à fait. Il est temps d’investir dans des alternatives ou de développer nos propres mines.
Pékin contrôle les terres rares, et le monde en a besoin. C’est un rapport de force inégal.
La géopolitique des ressources n’a pas changé depuis des décennies.
C’est pourquoi il faut éviter de déstabiliser un équilibre déjà fragile.
Si les États-Unis ont lancé des droits de douane, c’est parce qu’ils se sentaient vulnérables sur ces minerais.
Ils ont mal calculé leur coup. La Chine a répondu avec des mesures plus efficaces.
60 % de la production mondiale, 90 % du raffinage. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
C’est ça le problème. Aucune diversification réelle n’a jamais eu lieu.
Trump a provoqué une escalade des tensions commerciales. La Chine avait les moyens de riposter, et elle l’a fait.
C’est un classique : un conflit commercial se retourne souvent contre son initiateur.
La Chine peut traiter ces minéraux à un coût inférieur. Difficile de rivaliser face à cette avance technologique.
C’est le problème de la mondialisation : certains pays dominent des secteurs clés.
La trêve était déjà fragilisée avant même d’être renouvelée. Trump a joué avec le feu.
Les tensions étaient inévitables. La Chine ne pouvait pas rester passive.
Cette crise montre à quel point les terres rares sont stratégiques. Pourquoi personne n’a-t-il agi plus tôt ?
Parce que le marché était stable… jusqu’à ce qu’il ne le soit plus.