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« Ce sont les mêmes, des Lasius niger, mais celles de droite sont beaucoup plus timides. » Accroupi, Quentin Labail balaie du regard deux tubes à essai, où, dans chacun d’eux, une reine et une dizaine d’ouvrières s’activent autour d’un couvain. Il en veut pour preuve le comportement singulier de la colonie de droite, qui, contrairement à sa voisine, s’est empressée de boucher avec du coton l’ouverture vers la « zone de chasse ». A savoir la boîte en plastique reliée au tube où moucherons et grillons sont régulièrement déposés en guise de repas. A 37 ans, le réalisateur de documentaires père de deux enfants est tombé cet été dans la myrmécologie et se prépare à vivre, avec ses jeunes colonies, sa première diapause, phase de quasi-inactivité hivernale propre à de nombreux insectes, lors de laquelle les œufs et les larves arrêtent de se développer.
La myrmécologie est à l’origine la branche de l’entomologie consacrée à l’étude des fourmis. Ce terme scientifique est repris depuis une quinzaine d’années par les passionnés et éleveurs amateurs pour désigner leur passion. Mais comment tombe-t-on dans une telle lubie ?
« J’ai toujours eu un lien spécial avec les insectes. Petit, j’avais une amie araignée que je nourrissais dans le jardin, et mon grand-père m’emmenait dans la forêt de Marly [dans les Yvelines] observer les colonies de fourmis. » L’intérêt purement intellectuel a franchi un cap supplémentaire après une rencontre que l’on peut qualifier de rare. Lors d’un tournage, au printemps, en Chine, consacré aux abeilles, Quentin Labail tombe nez à nez avec des fourmis tisserandes. Une espèce arboricole qui tisse son nid entre les feuilles avec la soie produite par les larves. A l’émerveillement succède la curiosité, et le voici qui se retrouve un soir sur son ordinateur à explorer un versant inattendu de YouTube.
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9 commentaires
Incrédible de voir comme les fourmis peuvent captiver à ce point. J’aimerais essayer d’élever une colonie moi aussi.
Vous verrez, c’est une passion très gratifiante, mais il faut être patient.
Oui, c’est fascinant, surtout d’observer les comportements variés entre les colonies.
Faut-il vraiment nourrir les fourmis avec du coton et des insectes morts ? Passage à l’action très soudain.
Dommage qu’il n’y ait pas plus d’articles sur les insectes dans les médias. C’est un domaine passionnant.
Tout à fait d’accord, les insectes méritent plus d’attention.
Je suis sceptique sur le côté « tombé dans la myrmécologie ». On dirait que c’était inévidable avec son histoire.
Pourtant, beaucoup de passionnés ont eu un déclic similaire.
La diapause semble être une phase clé pour les éleveurs amateurs. Avez-vous des conseils pour bien la gérer ?