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A 34 ans, et malgré plusieurs succès, une mathématicienne peut encore douter de ses qualités. Telle est Hong Wang, nouvelle recrue du prestigieux Institut des hautes études scientifiques (IHES), qui accueille seulement sa deuxième professeure en soixante-sept ans d’existence. En 2026, la Chinoise pourrait même apporter à l’institution une médaille Fields supplémentaire, une récompense attribuée tous les quatre ans à des mathématiciens de moins de 40 ans. Elle a en effet épaté sa communauté en février avec la résolution d’un problème quasi centenaire, la conjecture de Kakeya.
Dans sa version originelle, à deux dimensions, la question est de savoir quelle surface minimale une aiguille posée sur un plan peut recouvrir en se retournant tête bêche. La réponse immédiate, un cercle ayant pour diamètre la longueur de l’aiguille, n’est pas la bonne. Au prix d’astucieux déplacements, les mathématiciens savent tourner l’aiguille en recouvrant une surface… nulle : pour eux, l’aiguille n’a en effet pas d’épaisseur.
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4 commentaires
Intéressant de voir une mathématicienne briser des barrières dans un domaine encore très masculin. J’aimerais savoir comment elle a réussi à résoudre un problème aussi complexe que la conjecture de Kakeya.
Peut-être une question naïve, mais est-ce que ses travaux pourraient avoir des applications concrètes, même indirectement, dans d’autres domaines scientifiques ou technologiques ?
Pourquoi l’IHES n’a-t-il accueilli que deux professeures femmes en 67 ans ? Cela reflète-t-il un manque de parité ou une sélection particulièrement exigeante ?
Une médaille Fields en perspective, voici une mathématicienne à suivre absolument. Son approche astucieuse pour le problème de l’aiguille montre une créativité peu commune.