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Il ne sera pas dit que Gérald Darmanin ne tient pas ses promesses vis-à-vis de son mentor en politique, Nicolas Sarkozy. La veille de son incarcération, lundi 20 octobre, le ministre de la justice avait promis au micro de France Inter, qu’il lui rendrait visite en prison. C’est désormais chose faite : huit jours après son entrée au quartier d’isolement du centre pénitentiaire de la Santé, l’ex-chef de l’Etat a reçu, mercredi 29 octobre, la visite d’un proche pas tout à fait comme les autres : le garde des sceaux en personne.
L’entrevue, qui s’est tenue en présence du chef d’établissement parisien, entre 19 heures et 19 h 45, n’a fait l’objet d’aucun commentaire de la part de la chancellerie. Comme si tout avait été dit, puisque le projet avait déjà fait l’objet de nombreuses critiques de la part d’une magistrature convaincue qu’il s’agit là d’une atteinte manifeste à la séparation des pouvoirs, garantie par la Constitution.
Le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, qui dirige le parquet de la Cour de cassation et copréside le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), était même monté au créneau pour critiquer une visite qui pose un « risque d’obstacle à la sérénité » de la justice, et « donc d’atteinte à l’indépendance des magistrats », dans la perspective du procès en appel, qui doit s’ouvrir en mars 2026.
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13 commentaires
Une visite du ministre de la justice à un ancien président en prison, cela pose clairement un problème d’éthique et de séparation des pouvoirs.
Totalement d’accord, cela donne l’impression d’un favoritisme politique.
C’est surtout un mauvais signal pour l’indépendance de la justice.
Si même la magistrature s’inquiète, c’est que la situation est grave.
C’est une alerte rouge pour l’indépendance judiciaire.
Pourquoi une telle visite alors que la magistrature a exprimé ses réserves?
Parce que Darmanin semble ignorer les limites de son rôle.
Un geste politique plus qu’une nécessité judiciaire.
Visite protocolaire ou véritable soutien? Les interprétations divergent.
Cela ressemble davantage à un geste politique calculé.
Protocolaire, sans doute, mais le timing est étrange.
La séparation des pouvoirs est un pilier de notre démocratie. Cette visite la met en danger.
Exactement, cela crée un précédent inquiétant.