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« Tout ça va dans le bon sens », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue du dernier Conseil européen, le 23 octobre à Bruxelles, évoquant l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur. Il qualifiait pourtant ce même accord d’« inacceptable » en février, face à la foule réunie au Salon de l’agriculture.
Qu’est-ce qui a bien pu changer entre ces deux événements ? Certainement pas le texte de l’accord, de l’aveu même de la Commission européenne. Alors est-ce que le président français, armé de son paternalisme notoire, aurait su « convaincre nos paysans et nos agriculteurs que l’accord est bon pour eux » ? Toujours pas.
Emmanuel Macron a fait le choix de suivre la Commission européenne sur l’accord UE-Mercosur et de tourner le dos aux agriculteurs. Pour celles et ceux qui vont en subir les conséquences, les raisons des revirements présidentiels importent peu. Mais il convient tout de même de mettre au jour la mascarade. Intéressons-nous à ce que l’on nomme, dans le jargon bruxellois, les « clauses de sauvegarde ». Elles sont, après tout, au cœur de cette « ouverture [commerciale] sans naïveté, exigeante (…) sur le plan climatique » que le président Macron appelle de ses vœux.
Pourtant, ces clauses de sauvegarde ne constituent à aucun moment une protection solide pour le monde agricole : nous savons en revanche qu’elles ne sont qu’une grossière couverture pour masquer le revirement d’Emmanuel Macron. Ces clauses de sauvegarde permettraient ainsi d’augmenter temporairement les droits de douane sur les produits agricoles importés des pays du Mercosur afin de stopper des préjudices graves pour l’agriculture européenne.
Une promesse dans le vent
Premier problème, le texte de loi les concernant ne sera voté qu’après l’adoption de l’accord en lui-même, et non en même temps que celui-ci. Autant dire qu’il s’agit là d’une promesse dans le vent, puisque, une fois voté, l’accord s’appliquerait quoi qu’il arrive.
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13 commentaires
Cet accord commercial laisse croire que le politique est prêt à sacrifier l’agriculture française pour des gains à court terme.
Les agriculteurs se sentent trahis, après des années de promesses et de mesures insuffisantes.
Macron a-t-il vraiment réussi à convaincre les agriculteurs, comme il l’affirme ? Les chiffres et les retours sur le terrain montrent une réalité bien différente.
Les discordances entre ses déclarations et les actions concrètes sont flagrantes.
Un accord comme celui-ci devrait être l’occasion de repenser notre modèle agricole. Au lieu de cela, on continue à sacrifier les petits producteurs.
Une question se pose : pourquoi un tel revirement en quelques mois sur un accord aussi critiqué ? La pression bruxelloise ou l’opportunité économique ?
Les intérêts économiques semblent primer sur les engagements pris envers les agriculteurs.
Les clauses de sauvegarde évoquées par Macron sont-elles vraiment suffisantes pour protéger l’environnement et le secteur agricole ?
Les sceptiques estiment que ces mesures restent trop vagues et peu contraignantes.
La Commission européenne et Macron semblent plus préoccupés par le commerce que par les conséquences sociales et environnementales de leurs décisions.
L’accord UE-Mercosur met en lumière les tensions entre économie et écologie. Que pensent les agriculteurs français face à cette priorité donnée au libre-échange ?
Les clauses de sauvegarde environnementales semblent insuffisantes pour apaiser les craintes.
Leur mécontentement est palpable, surtout après les promesses initiales du président Macron.