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C’est une scène en apparence anodine mais qui en dit beaucoup après deux ans de guerre à Gaza. Dans une rue du camp de réfugiés palestiniens de Balata, à Naplouse, Imad Zaki, le chef du comité populaire, l’organe de représentation des 30 000 habitants du camp, qui est membre du Fatah, le parti à la tête de l’Autorité palestinienne (AP), croise le chef local du Hamas, qui descend de sa voiture. Tout sourire, les deux hommes se saluent alors que leurs organisations respectives sont à couteaux tirés, depuis que le Hamas a bouté le Fatah hors de Gaza, les armes à la main, en 2007.
« Voilà comment ça se passe, à Balata, entre le Hamas et le Fatah, c’est main dans la main », lance Imad Zaki. Le responsable islamiste, un dénommé Yasser, qui tait son nom de famille pour des raisons de sécurité, savoure la situation. L’homme a dû se faire très discret pendant une grande partie de la guerre. Mais le fait que le Hamas, quoique très affaibli, ait continué à se battre jusqu’au bout et que l’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, ait permis de faire sortir 2 000 Palestiniens des prisons israéliennes ont accru sa popularité et celle de son mouvement.
Balata, haut lieu de la résistance armée à l’occupation israélienne, est intégré au tissu urbain de Naplouse. Conçu en 1950 comme un camp de tentes, c’est aujourd’hui un labyrinthe de béton, extrêmement dense, idéal pour tenir en échec une armée moderne comme celle d’Israël. Si les autorités israéliennes ont détruit, depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 commises par le Hamas, d’autres camps de réfugiés, notamment ceux de Tulkarem et de Jénine, elles ont épargné Balata, le plus important de Cisjordanie.
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10 commentaires
La situation en Cisjordanie est vraiment différente de celle à Gaza. Les dynamiques politiques sont très localisées.
Pourquoi le Fatah ne réagit-il pas plus fortement face à cette collaboration discrète avec le Hamas ?
Curieux de savoir comment ces échanges locaux influencent les négociations de plus haut niveau.
Les camps de réfugiés palestiniens sont des terrains politiques à part, où les anciennes loyautés comptent encore beaucoup.
Intéressant de voir comment le Hamas maintient son influence, malgré les conflits internes.
La guerre a des effets imprévisibles, comme renforcer la popularité du Hamas malgré les pertes subies.
Le prestique du Hamas semble intact, mais jusqu’à quand ? La situation reste très fragile.
Les prisonniers libérés par Israël ont probablement un impact significatif sur l’opinion publique en Cisjordanie.
Cet article montre bien la complexité des relations entre le Hamas et le Fatah. Même en temps de guerre, des collaborations locales existent.
On voit ici que la sécurité et les accords de cessez-le-feu jouent un rôle clé dans la perception de ces mouvements.