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« Et toi, c’est quoi, ta pire honte ? » Voilà la question qui parcourt les rangs du public, devant la petite salle de La Reine blanche, à Paris, avant le début du spectacle de Léa Roblot et Elise Roth, précisément intitulé La Honte ! Le temps de patienter, quelques petits carnets déposés sur une table invitent à confier par écrit ses moments les plus embarrassants. C’est, en effet, à partir d’un travail de collecte de témoignages individuels entrepris il y a quelques mois que les deux comédiennes ont commencé l’écriture de leur pièce, en collaboration avec l’auteur, comédien et metteur en scène Mickaël Délis.
Avec l’idée que s’il existe bien un sentiment universellement partagé par tous les êtres humains, c’est celui de la honte, la petite et la grande : du pipi sur les bancs de l’école au bout de salade coincé dans les dents, du lapsus devant un auditoire à la chute dans le métro, en passant par les mémoires familiales transmises de génération en génération (comme le passé collabo du grand-père).
Une fois installés dans la salle, les spectateurs et les spectatrices sont invités par Léa Roblot et Elise Roth, transformées pour l’occasion en deux conférencières, Laurence et Estelle, à partager leurs hontes pour mieux les exorciser. Robe bleu électrique moulante et talons aiguilles démesurément hauts pour Laurence (plutôt Jessica Lange), jean blanc et débardeur assorti pour Estelle (façon Fanny Ardant), maquillage impeccable, cheveux parfaitement coiffés pour les deux, tout est étudié pour renvoyer une image lisse et professionnelle. Le public se croit face à deux expertes en sociologie, venues partager leurs connaissances sur ce sentiment universel, témoignages et statistiques à l’appui.
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14 commentaires
Décrire ses propres hontes, quelle excellente idée pour un spectacle ! Cela doit créer une connexion immédiate avec le public.
La honte peut être un sujet lourd, mais le traiter avec humour et légèreté, comme semble le faire ce spectacle, est une bonne idée de départ.
Collecter des hontes partagées semble risqué, mais nécessaire pour briser certains tabous. Bravo pour cette initiative.
Un spectacle basé sur des témoignages réels, intéressant ! Je me demande si les gens sont vraiment prêts à partager leurs pires moments.
Comme tu dis, certaines personnes sont plus réservées que d’autres. Mais c’est souvent ces confessions qui sont les plus marquantes.
Le format interactif où le public est impliqué dès l’entrée dans la salle semble prometteur. Ça change des spectacles classiques.
Les clowns modernes ont vraiment évolué. Ce duo semble apporter une touche fraîche et contemporaine à un art traditionnel.
Quel être humain n’a jamais ressenti de la honte ? Ce spectacle semble parfaitement adaptée pour explorer ce sentiment.
Les témoignages recueillis doivent être à la fois drôles et touchants. J’aimerais savoir comment les artistes ont sélectionné ceux à utiliser.
C’est un concept intéressant, mais je crains que certaines confessions ne soient trop personnelles pour être partagées.
L’utilisation de matériel véritable ajoute une dimension authentique, mais on se demande parfois jusqu’où va la liberté artistique.
Un spectacle qui utilise des récits authentiques pour créer un lien avec le public est une excellente idée. J’ai hâte de voir comment ils l’ont traité.
L’humour permet souvent d’aborder des sujets difficiles avec légèreté, ce qui doit aider à désamorcer la tension.
Le thème de la honte est universel, mais traiter cela avec humour est un défi. J’espère qu’elles évitent de trivialiser certaines situations sensibles.