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Le football anglais est plein de paradoxes. Pionnière à la fois du football-business et de ses nombreuses dérives, la Premier League, son richissime championnat d’élite, va également se retrouver, contre son gré, à l’avant-garde des régulations que lesdites dérives appellent de plus en plus urgemment.

Définitivement adoptée cet été, la loi Football Governance Act va imposer aux divisions professionnelles une instance de contrôle, l’Independent Football Regulator (IFR). La Premier League est particulièrement visée par ce dispositif. Sa création, en 1992, procédait d’une sécession envers la fédération nationale, mais son autogestion a montré ses limites.

L’IFR est le résultat d’un long processus législatif amorcé dans la stupeur qui avait suivi le lancement avorté d’une Super Ligue européenne privée, en avril 2021. Six clubs anglais, et non des moindres, faisaient partie des 12 « séparatistes » impliqués, et c’est outre-Manche que l’indignation avait été la plus vive. Après avoir prospéré sans entrave, la Premier League est donc remise sous tutelle.

Une litanie de désastres

Lancé par la majorité conservatrice d’alors, relancé par les travaillistes après leur victoire électorale de juillet 2024, le projet est issu de nombreuses consultations qui ont démontré le large consensus en faveur de nouveaux encadrements. Le régulateur, dont la mise en place est en cours, aura en particulier le pouvoir de bannir les formations qui voudraient participer à des compétitions privées.

En outre, l’organe doit superviser plus étroitement la gestion des clubs, mais aussi renforcer les procédures de contrôle de la solidité et de la respectabilité des dirigeants et des propriétaires. Car, derrière la vitrine de la Premier League et de ses clubs vedettes, puissantes armes de soft power pour le Royaume-Uni, s’égrène une litanie de faillites, qui représentent autant de traumatismes locaux.

« Ces dernières années, les fans de Bury, Macclesfield Town, Derby County, Reading et bien d’autres ont été contraints de subir les conséquences d’une gestion inconséquente, de prises de risque excessives et de catastrophes financières dans leurs clubs », a rappelé le gouvernement.

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9 commentaires

  1. Le football-business est un casse-tête. Trop de clubs se préoccupent plus des profits que du jeu. Peut-être que l’IFR rendra les choses plus transparentes.

  2. L’autogestion de la Premier League était une expérience fascinante, mais elle a clairement dépassé les limites. L’IFR semble nécessaire pour rétablir l’équité.

  3. Marie T. Richard le

    Le contexte de la Super League a évidemment accéléré les choses. On ne peut plus ignorer les excès du football moderne.

  4. Louis H. Robert le

    Après toutes ces années de liberté financière, les clubs anglais vont devoir s’habituer à une réglementation stricte. Intéressant de suivre l’évolution.

  5. Marie S. Petit le

    C’est intéressant de voir comment le football, surtout en Angleterre, est en train de se réformer. Quelque part, c’est bien que le business derrière le sport ne reste pas totalement incontrôlé.

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