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La surprise n’est pas totale, mais le camouflet est sévère. Le président chypriote turc sortant, Ersin Tatar, nationaliste turc, opposant décomplexé à toute réunification de l’île et soutenu à bout de bras depuis cinq ans par Ankara, a été très largement battu, dimanche 19 octobre, dès le premier tour du scrutin. Candidat de l’opposition, social-démocrate et partisan d’une solution fédérale, Tufan Erhürman a remporté la présidentielle de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue seulement par la Turquie, avec 62,76 % des voix contre 35,81 % pour le chef d’Etat sortant. Les six autres candidats ont obtenu moins de 1,5 % des suffrages.
Il faut remonter aux scores de Rauf Denktas, dirigeant de la partie nord de l’île de 1983 à 2005 et figure politique singulière, pour voir un tel écart lors d’une présentielle. Dès sa victoire acquise, à peine quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote à 18 heures, Tufan Erhürman a annoncé, sur le ton calme et modéré qu’on lui connaît depuis le début de la campagne, ne pas avoir l’intention de gouverner seul : « Nous, le peuple chypriote turc, avons gagné ensemble, célébrons notre fraternité, pas notre victoire. »
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16 commentaires
Cette victoire est un signe fort pour la réunification de Chypre, mais les défis restent immenses.
Les nationalistes turcs vont sûrement résister à cette évolutions.
Le nouveau président devra manœuvrer habilement entre les attentes locales et les pressions étrangères.
Un défi de taille, surtout avec la Turquie qui influence largement la RTCN.
Un message clair envoyé aux nationalistes, mais la réalité politique sera plus complexe.
La division de l’île depuis des décennies ne se résoudre pas en un jour.
Erhürman a su convaincre, mais la mise en œuvre de ses idées sera bien plus difficile.
C’est toujours le cas avec les promesses politiques, surtout sur un sujet aussi sensible.
Un résultat surprenant, mais qui montre que la population aspire à une solution pacifique.
Restera à voir comment Ankara réagit à ce revirement.
62,76% pour Erhürman, c’est un plébiscite, mais l’avenir de l’île reste incertain.
La Turquie reconnaît-elle les résultats et les intentions du vainqueur ?
Une élection qui relance le débat sur la réunification, mais sans garantie de succès.
L’histoire montre que les négociations échouent souvent à Chypre.
Une défaite cinglante pour le président sortant, qui risque de fragiliser ses soutiens.
Les relations avec la Turquie vont être tendues dans les prochains mois.