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Un an plus tard, c’est la même affaire, mais ce ne sera pas la même audience. Le procès en appel des viols de Mazan, qui s’ouvre lundi 6 octobre devant la cour d’assises d’appel du Gard, à Nîmes, n’aura pas grand-chose à voir avec la déflagration mondiale qu’avait été celui de première instance devant la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, fin 2024.
Il s’agit cette fois du procès d’un viol de Mazan. Des 51 accusés d’Avignon, tous déclarés coupables, le 19 décembre 2024, de viol, tentative de viol, ou agression sexuelle au préjudice de Gisèle Pelicot, et tous condamnés à des peines allant de trois ans partiellement assortis du sursis à vingt ans ferme, 17 avaient fait appel. Au fil des mois, tous se sont désistés, sauf un. Husamettin Dogan va comparaître seul, pendant trois jours et demi et non trois mois et demi, devant un jury de citoyens tirés au sort et non une cour de magistrats professionnels, qui entendra Dominique Pelicot comme simple témoin : « Mazan 2 » ne sera pas « Mazan 1 ».
Pour autant, cela ne sera pas, cela ne peut pas être un procès de viol comme les autres. Une centaine de journalistes ont été accrédités pour ce qui sera la première apparition publique de Gisèle Pelicot depuis le verdict d’Avignon. Sollicitée de toutes parts dans la foulée de l’audience qui a fait d’elle une icône du féminisme, elle a fermé toutes les portes et renoncé à tous les hommages pour réserver, fidèle à sa ligne de conduite, sa parole à la justice, en attendant la sortie de son livre en février 2026 (Et la joie de vivre, Flammarion).
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10 commentaires
On se demande comment le procès en appel peut être aussi différent du premier jugement. L’affaire originale a eu un retentissement médiatique énorme.
Avec seulement trois jours et demi d’audience, cela va-t-il suffire pour juger cette affaire correctement ?
Un procès en appel avec seulement un accusé, c’est assez rare. J’espère que cela permettra une analyse plus approfondie des faits.
Intéressant de voir qu’un seul accusé maintient son appel après le premier jugement. Quelles sont ses motivations ?
Quels sont les risques de partialité dans un procès où l’opinion publique a déjà été formée par le premier jugement ?
La présence de tant de journalistes montre l’intérêt médiatique pour ce dossier. Est-ce que cela influencerait le procès ?
Est-ce que le fait d’avoir un jury de citoyens change réellement la donne par rapport à une cour de magistrats professionnels ?
Le fait que l’affaire soit présentée comme ‘Mazan 2’ plutôt que la même procédure signifie-t-il une volonté de distinction claire ?
C’est triste de voir que la victime doit apparaître à nouveau en public. La justice devrait mieux protéger les témoins.
La justice a du mal à traiter des affaires aussi sensibles avec équité. Ce cas montre les limites du système.