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« Accablement », « effroi », « sidération ». Les premiers mots qui viennent à Olivier Savignac, victime et membre fondateur de l’association Parler et revivre, quand il repense au rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), publié le 5 octobre 2021, sont particulièrement forts. Si le phénomène des violences sexuelles dans cette institution millénaire était connu, son étendue, elle, ne l’était pas : dans ses travaux, la commission Sauvé, du nom de l’ancien vice-président du Conseil d’Etat chargé de l’enquête Jean-Marc Sauvé, soulignait le caractère « systémique » de violences sexuelles qui auraient concerné 330 000 mineurs sur une période de soixante-dix ans.
Ces révélations ont provoqué un séisme qui devait permettre une prise de conscience générale de l’Eglise pour affronter ce qu’il est convenu de surnommer, depuis, la « crise des abus ». Pourtant, quatre ans plus tard, et à la lumière de décisions prises récemment par des évêques concernant des prêtres accusés d’abus sexuels, certains fidèles s’interrogent : l’Eglise de France a-t-elle bien compris ce qui lui était arrivé ?
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13 commentaires
La « crise des abus » dans l’Eglise semble loin d’être résolue. Pourquoi certaines décisions prennent-elles autant de temps à être appliquées ?
La bureaucratie ecclésiastique pourrait être un frein à des réformes plus rapides.
Le rapport de la Ciase a révélé l’ampleur systémique des abus dans l’Eglise. Cependant, quatre ans plus tard, il semble que certains responsables n’ont pas encore pris la pleine mesure de la gravité de la situation.
Cette inertie est d’autant plus choquante face à l’urgence de protéger les mineurs.
L’Eglise a-t-elle vraiment compris l’ampleur du traumatisme causé par ces abus ? Certaines réactions récentes laissent penser que non.
La reconnaissance et la réparation restent insuffisantes pour les victimes.
Il est inquiétant de voir que certains prêtres accusés d’abus ne font pas l’objet de sanctions immédiates. L’Eglise de France doit-elle accélérer ses réformes pour rétablir la confiance ?
La lenteur des procédures semble souvent plus préoccupante que le laxisme.
Quatre ans après le rapport, il est temps que l’Eglise passe des déclarations aux actes concrets. Les promesses ne suffisent plus.
Les victimes et leurs proches attendent davantage qu’une prise de conscience.
Quatre ans après le rapport de la Ciase, les progrès restent contrastés. Certains évêques semblent prendre des mesures, mais d’autres continuent comme si de rien n’était. Comment expliquer cette différence d’approche ?
Les évêques doivent-ils être davantage contrôlés pour garantir une application uniforme des décisions ?
La résistance au changement dans une institution aussi ancienne et hiérarchisée est peut-être l’explication.