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L’un joue de la guitare, l’autre aussi. Tous deux sont trentenaires et viennent d’ajouter à la discographie un album qui fera date : Thibaut Garcia et Antoine Morinière ont réalisé une transcription des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach qui risque de provoquer le même séisme artistique que celui déclenché il y a exactement soixante-dix ans par le révolutionnaire Glenn Gould (1932-1982). Le pianiste canadien avait révélé dans sa version de 1955 – il n’en grava pas moins de quatre – la complexité dramatique de la célèbre Aria et de ses trente variations, corpus pour clavier publié en 1741, longtemps considéré comme un Everest quasi imprenable.
Dès lors, pas un claveciniste ou pianiste qui ne se soit senti comptable d’en livrer tôt ou tard sa version. Quant aux nombreuses transpositions à l’orgue, à l’accordéon ou à la harpe, ainsi qu’au trio et au quatuor à cordes, et jusqu’à l’orchestre (une transcription pour deux guitares par le Duo Mélisande est parue en 2014 chez Paraty), elles ont fini par coloniser les domaines du jazz, de la littérature et du cinéma.
Thibaut Garcia et Antoine Morinière se sont connus à l’adolescence, reconnus d’emblée, et ne se sont plus quittés musicalement. La rencontre a eu lieu sur scène. « C’était pendant un stage de guitare à l’école Britten de Périgueux, raconte Antoine Morinière, on avait 14, 15 ans. On devait tous jouer les uns après les autres. Thibaut avait besoin d’un tourneur de pages, je me suis proposé. »
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11 commentaires
Les Variations Goldberg revisitées par deux guitares, quelle innovation !
Ils pourraient même inspirer d’autres duos d’instruments à corde.
Je me demande comment cette version rejoint les autres transcriptions note à note.
C’est une question intéressante. Chaque interprétation apporte sa propre couleur, même à partir de la même partition.
Est-ce que le choix de la guitare s’est imposé naturellement ou a-t-il été une décision concertée ?
L’article ne donne pas de détails, mais j’imagine que c’est un choix artistique fort.
Une transcription pour deux guitares des Variations Goldberg, quelle audace ! J’ai hâte d’entendre comment ce duo a relevé ce défi.
Oui, c’est un projet ambitieux. La guitare a-t-elle vraiment la capacité pour capturer toute la profondeur de l’œuvre ?
Garcia et Morinière ont déjà fait leurs preuves. Je leur fais confiance pour offrir une interprétation unique.
Encore une preuve que la musique classique est vivante et en constante évolution.
Tout à fait d’accord. Les transpositions modernes redonnent un souffle nouveau aux œuvres anciennes.