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Le président taïwanais, Lai Ching-te, a annoncé mardi 25 novembre que son gouvernement allait proposer 40 milliards de dollars de dépenses de défense supplémentaires sur plusieurs années, alors que l’île tente de se prémunir contre une potentielle invasion chinoise.

« Nous cherchons à renforcer la dissuasion en ajoutant des coûts et des incertitudes plus élevées au processus de décision de Pékin concernant l’usage de la force », déclare M. Lai dans une tribune publiée par le Washington Post mardi. Lai Ching-te, leader du Parti démocratique progressiste, avait avant mardi évoqué des projets d’augmentation des dépenses de défense à plus de 3 % du PIB en 2026, et de 5 % à horizon 2030, répondant aux demandes américaines en ce sens.

Le plan de dépenses dévoilé dans le Washington Post s’étalerait sur plusieurs années, et dépasserait celui précédemment détaillé à l’Agence France-Presse (AFP) par un responsable du parti présidentiel, qui prévoyait un budget équivalant à 32 milliards de dollars. « Cette enveloppe majeure ne va pas seulement financer de manière significative de nouvelles acquisitions d’armes auprès des Etats-Unis, elle va aussi grandement améliorer les capacités » de Taïwan, ajoute Lai Ching-te dans son texte.

« Vision d’une Taïwan imprenable »

Ses déclarations interviennent peu après la validation de la première vente américaine de matériel militaire à Taïwan depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le contrat, approuvé mi-novembre par Washington, porte sur 330 millions de dollars. Selon M. Lai, ce projet de budget doit également permettre d’accélérer le développement du T-Dome, un système de défense antiaérienne multiple, afin de se « rapprocher de la vision d’une Taïwan imprenable, protégée par l’innovation et la technologie ».

« Mon message ici est clair : l’engagement de Taïwan pour la paix et la stabilité est indéfectible », a encore lancé le dirigeant. Il pourrait néanmoins être difficile pour son gouvernement d’obtenir l’approbation du Parlement, où le parti d’opposition Kuomintang, qui souhaite un rapprochement avec Pékin, contrôle les finances avec son allié du Parti du peuple. La présidente du Kuomintang récemment élue, Cheng Li-wun, s’est déjà opposée aux plans de dépenses de défense du camp Lai, affirmant que Taïwan « n’a pas autant d’argent ».

Les propos de M. Lai s’inscrivent aussi dans un contexte de forte tension entre Tokyo et Pékin au sujet de Taïwan. La première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a récemment dit que des opérations armées contre l’île pourraient justifier une intervention militaire de son pays. La Chine y a vu une provocation.

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15 commentaires

  1. Tant que Pékin perçoit Taiwan comme une menace, ces dépenses militaires semblent inévitables. Mais est-ce que cela suffira à dissuader la Chine ?

  2. Des dépenses de 5% du PIB pour la défense d’ici 2030, c’est ambitieux. J’espère que cela inclut aussi des investissements dans les énergies renouvelables pour une autonomie énergétique renforcée.

  3. Pierre M. Petit le

    Une telle enveloppe budgétaire pourrait aussi stimuler l’économie locale, notamment dans les secteurs industriels liés à la défense. C’est un double bénéfice.

  4. Ces fonds seront probablement utilisés pour acheter des armes et des systèmes de défense. Espérons que cela inclut aussi des investissements dans la production locale de métaux stratégiques.

    • La relocalisation de la production de métaux critiques est une tendance de plus en plus importante dans les stratégies de sécurité nationale.

  5. 40 milliards de dollars, c’est une somme colossale. Je me demande quels seront les impacts géopolitiques à long terme sur les approvisionnements en minerais stratégiques.

    • Étant donné la dépendance technologique à certains métaux, comme le lithium ou le cobalt, les tensions pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement.

  6. Claire P. Richard le

    Cette annonce montre à quel point la question taïwanaise est devenue un point chaud géopolitique majeur. Les entreprises minières fertiles devront peut-être s’adapter à de nouvelles réalités.

    • Les marchés des matières premières ont toujours été sensibles aux tensions géopolitiques, et Taiwan est un acteur clé dans plusieurs chaînes d’approvisionnement.

  7. Camille Moreau le

    Cette augmentation des dépenses de défense à Taïwan est une réponse directe aux tensions croissantes avec la Chine. Restaurer l’équilibre militaire dans la région pourrait avoir des répercussions sur les marchés des métaux et de l’énergie.

    • Les marchés des matières premières pourraient effectivement être touchés, surtout si la demande en uranium ou en acier augmente pour les armes et la protection.

    • Mais cela pourrait aussi inciter d’autres pays à investir dans des technologies de défense, augmentant encore la demande en métaux critiques.

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