Listen to the article
Sur la scène de l’Opéra Bastille, ce vendredi 31 octobre, un homme en combinaison étanche et masque de protection titube, à bout de forces, devant un haut décor de métal grillagé. Siegmund vient d’entrer dans la maison de son ennemi, Hunding, sans savoir que l’épouse de celui-ci, Sieglinde, est sa propre sœur. Le prélude de La Walkyrie, second volet du Ring de Wagner mis en scène par Calixto Bieito, étrenné en janvier avec L’Or du Rhin, vient de s’achever sous la direction de Pablo Heras-Casado.
« Wes Herd dies auch sei, hier muss ich rasten » (« quel que soit le maître de ce foyer, il faut que je me repose ici »), murmure, recroquevillé, Stanislas de Barbeyrac. Le ténor est le premier Siegmund français d’envergure internationale depuis les années 1960, soit presque sept décennies après René Verdière (1899-1981) et Charles Fronval (1903-1982), qui le chantaient en français au Palais Garnier.
« Je viens de passer la quarantaine, confie le chanteur né à Annecy en avril 1984. C’est le bon moment pour moi. Surtout Siegmund, qui est un beau rôle pour aborder sérieusement Wagner », remarque-t-il. Le musicien a livré sa prise de rôle en mai au Royal Opera House de Covent Garden, à Londres, dans une mise en scène de Barrie Kosky, sous la direction d’Antonio Pappano, rencontré quelque temps auparavant. C’était après Max dans Der Freischütz, de Weber, au Barbican Centre en novembre 2019.
Il vous reste 79.78% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
11 commentaires
Quelle énergie dans cette mise en scène de Bieito ! Barbeyrac semble parfaitement à sa place dans ce décor métallique.
Vrai, l’association entre la voix du chanteur et l’atmosphère scénique est magistrale. Un spectacle à ne pas manquer.
Intéressant de noter que Wagner reste un défi pour certains chanteurs. La performance de Barbeyrac pourrait relancer l’intérêt pour son œuvre en France.
Effectivement, il a réussi là où bien d’autres ont échoué. Un grand moment pour l’opéra.
Un ténor français de cette envergure, c’est rare. Espérons que les programmations futures lui permettront de briller davantage.
C’est certain, il mériterait des rôles plus fréquents sur les grandes scènes internationales.
La Walkyrie est un chef-d’œuvre, et Barbeyrac semble en maîtriser toutes les nuances. Un rôle à suivre de près.
Totalement d’accord, sa performance promet d’être mémorable. Enfin un Siegmund qui sort de l’ordinaire.
Impressionnant de voir un ténor français triompher dans un rôle aussi exigeant que Siegmund. C’est une renaissance pour l’opéra francophone, non ?
Absolument, et une fierté pour notre héritage culturel. Espérons que cela inspire d’autres interprètes.
Oui, mais Dommage que Wagner soit encore si peu joué en France. Peut-être cela changera-t-il ?