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Rob Reiner, le réalisateur de « Quand Harry rencontre Sally », « Stand by Me » ou encore « Misery », a été retrouvé mort, dimanche 15 décembre, aux côtés de son épouse, Michele Singer, dans leur maison de Brentwood, quartier chic de Los Angeles (Californie). La police, qui soupçonne un meurtre, a ouvert une enquête pour homicide.
« C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile », a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety. « Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé de renom, il a toujours mis ses talents au service des autres », a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass, dans un communiqué, ajoutant que « les contributions de Rob Reiner résonnent dans toute la culture et la société américaines ».
Rob Reiner, 78 ans, était la figure sympathique, débonnaire d’Hollywood par excellence, derrière la caméra, avec plusieurs films cultes, notamment dans les années 1980 (Quand Harry rencontre Sally, Stand by Me ou encore Misery), mais aussi devant la caméra, où il s’était fait connaître, dans les années 1970, dans la sitcom All in the Family, sur la chaîne CBS, et on pouvait encore le voir, récemment, dans la série The Bear.
Né le 6 mars 1947 à New York, d’un père comique célèbre, Carl, et d’une mère actrice, Estelle, Rob Reiner suit le chemin de ses parents. Après des études à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où il se forme au cinéma, au théâtre et à l’art de l’improvisation. Il obtient de petits rôles à la télévision dans les années 1960, avant d’être choisi, à 23 ans, par le grand créateur de séries télévisées Norman Lear, un ami de la famille, pour interpréter le rôle du beau-fils progressiste face aux parents réacs dans la série All in the Family. « Norman a dit à mon père : “Tu sais, ce gamin est vraiment drôle.” Et je crois que mon père a répondu : “Quoi ? Ce gamin ? Lui ? Il est maussade. Il reste silencieux. Il n’est pas drôle, tu sais.” En tout cas, il ne me trouvait pas drôle », avait-il raconté à l’émission « 60 Minutes » sur CBS, en octobre. Immense succès, la série dure huit ans (1971-1979), dont cinq en tête du classement des audiences et lui vaut deux Emmy Awards (1974 et 1978).
« Est-ce que cela représente une part de moi ? »
En 1984, il fait bruyamment irruption sur grand écran avec le « mockumentary » Spinal Tap, sur un groupe de rock imaginaire. Le film, largement improvisé, devient culte. Les succès populaires se poursuivent, des drames (Stand by Me, 1986) aux comédies (Quand Harry rencontre Sally, 1989), en passant par un conte de fées (Princesse Bride, 1987), un thriller (Misery, 1990). En 1993, son film Des hommes d’honneur (avec Tom Cruise, Jack Nicholson, Demi Moore, avec un scénario d’Aaron Sorkin) est nommé aux Oscars. Au total, il réalise 23 longs-métrages, le dernier en date, Spinal Tap II, étant sorti cet automne aux Etats-Unis.
En 1987, il fonde également le studio de production indépendant Castle Rock Entertainment, qui s’illustre dans le cinéma (Les Evadés, La Ligne verte, Miss Détective, mais aussi des films de Richard Linklater, Whit Stillman, Kenneth Brannagh, etc.) et dans la télévision (Seinfeld, notamment).
Si ses films rencontrent moins de succès au tournant des années 2000, Rob Reiner reste une figure familière du paysage du divertissement américain, en continuant également à apparaître à l’écran au cinéma ou à la télévision – il joue notamment pendant plusieurs années Bob Day, le père de l’héroïne de la série New Girl (2012-2018) ou bien souvent… lui-même, de Larry et son nombril (Curb Your Enthusiasm) aux Simpsons, en passant par Hannah Montana ou 30 Rock.
« Ce que j’ai toujours fait, c’est me demander : “Est-ce que cela représente une part de moi ?” Pour Stand by Me, je ne savais pas si le film allait avoir du succès ou non. Je me disais simplement : “J’aime ce film parce que je comprends ce que ressentent les personnages” », confiait-il, en septembre, à Seth Rogen dans le magazine Interview.







8 commentaires
Une perte immense pour le cinéma, surtout pour les fans de films cultes des années 80. Rob Reiner laisse derrière lui un héritage inoubliable.
J’espère que les détails de l’enquête seront un jour rendus publics.
Effectivement, ses films ont marqué plusieurs générations.
Une fin tragique pour ce réalisateur qui a tant apporté à l’industrie. L’enquête devra faire toute la lumière sur les circonstances.
C’est vraiment choquant. On ne s’attendait pas à une telle nouvelle.
Perdu dans des circonstances troublantes. Souhaitons à sa famille le temps nécessaire pour surmonter cette épreuve.
Un homme dont les œuvres resteront pour toujours.
C’est triste à lire, surtout à cette période de l’année.