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Entre Patrice Chéreau (1944-2013) et le cinéma, cela aura toujours été un bras de fer. Il est plus que rare d’être à la fois maître de théâtre et de cinéma. Cela n’existe quasiment pas. Lui le voulait. Du cinéma, il n’est pas devenu un maître, mais il en a été parfois heureusement dépassé. Le distributeur Malavida ressort en salle six de ses dix films, en version restaurée, dont les deux plus connus, La Reine Margot (1994) et Ceux qui m’aiment prendront le train (1998).
Deux films barnums, deux films caravanes, qui demeurent harassants, irritants, mais aussi intéressants trente ans après. Des films de troupe, ce qui est naturel pour un théâtreux. La Reine Margot, avec Isabelle Adjani et Daniel Auteuil, dans le rôle du futur Henri IV, retrace les intrigues de cour au moment de la Saint-Barthélemy, et draine la cour de Chéreau lui-même, tous les acteurs qu’il a formés, notamment au Théâtre des Amandiers, à Nanterre, ou promus : Pascal Greggory, Vincent Perez, Dominique Blanc, Bruno Todeschini, Valeria Bruni-Tedeschi… Le film, au budget considérable et réalisé à la Mad Max, est produit par Claude Berri, très ancien allié, qui finança déjà L’Homme blessé (1983), où il jouait par ailleurs, avec son masochisme dépressif habituel, le micheton décavé d’un jeune prostitué, en slip kangourou.
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21 commentaires
Quel contraste entre « La Reine Margot » et « Ceux qui m’aiment prendront le train » !
Deux visages radicalement différents de son art.
Des budgets colossaux et une réalisation souvent chaotique, mais le résultat vaut parfois le détour.
C’est souvent le cas des films shumë ambitieux.
Toujours ces rassemblements d’acteurs talentueux, typique du style Chéreau.
C’est ce qui rend ses films si dynamiques et vivants.
Intéressant de constater comment Chéreau a transfugé le théâtre au cinéma.
Un mélange des genres qui donne une singularité à son œuvre.
Patrice Chéreau était indéniablement un visionnaire, mais ses films restent-ils accessibles ?
Son style exige une attention totale, mais c’est là sa richesse.
Ces films sont épuisants, mais ils marquent, c’est indéniable.
C’est le signe d’une œuvre qui dépasse le simple divertissement.
Un retour cinématographique passionnant, mais est-ce que « La Reine Margot » garde sa pertinence en 2024 ?
La force des grands films historiques réside dans leur intemporalité.
Difficile à dire sans l’avoir revu, mais le sujet reste brûlant.
La Restauration est un éventail, mais ces films méritent-ils vraiment une seconde vie ?
Absolument, surtout pour les amateurs de cinéma exigeant.
Ces ressorties pourraient redonner un coup de projecteur sur un cinéaste trop souvent oublié.
C’est une excellente occasion de redécouvrir son talent unique.
Je me demande quel public cible ces ressorties en salles, les fans ou une nouvelle génération ?
Probablement un mélange des deux, pour perpétuer l’héritage.