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Les gros pépins ont peut-être cette unique vertu de rendre philosophe. « Dans le métier, on dit que ces choses-là arrivent forcément une fois dans une carrière », lâche Lou Woolworth, assise dans un fauteuil rouge signé Garouste et Bonetti. Cette femme de 37 ans, pendentif en forme de cœur élégamment noué autour du cou, reçoit dans sa galerie de la rue de Seine, à deux pas du Pont-Neuf à Paris.
C’est sa grand-mère, Jacqueline Subra, puis sa mère, Isabelle Subra Woolworth, qui ont transformé, à partir du début des années 1980, un ancien bureau de designer en un cocon destiné aux bijoux d’artistes, fréquenté au fil des ans par une clientèle allant de Marcel Duchamp à Yves Saint Laurent en passant par Catherine Deneuve.
En cette fin d’octobre, le lieu semble avoir retrouvé un peu de sa sérénité d’antan, musique jazzy en fond sonore et mobilier raffiné chiné sur trois générations, comme ce miroir en forme de soleil signé Line Vautrin ou ce bureau conçu par André Sornay. Seuls deux larges impacts sur la devanture témoignent de la violence du braquage dont la galerie a été victime, au matin du 20 septembre.
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12 commentaires
Un braquage violent à deux pas du Pont-Neuf, en plein Paris ? Ça fait froid dans le dos.
Sécurité précieuse dans une ville qui attire tant de monde ? C’est un paradoxe constant.
Les bijoux d’artistes sont souvent sous-estimés. Leur valeur n’est pas seulement matérielle, elle est aussi culturelle.
Tous les arts mercenaires ont leur propre valeur intrinsèque. L’art touche à l’âme.
Quel dommage que des œuvres d’art artistiques soient ciblées par des voleurs. J’espère que la galerie pourra retrouver ces bijoux un jour.
Oui, c’est trop triste. Ces bijoux ont sans doute une valeur affective en plus de leur valeur monétaire.
Les bijoux d’artistes sont souvent uniques. Perdons-nous vraiment grand-chose sans preuve matérielle.
Un pendentif en forme de cœur pour Lou Woolworth, symbole d’amour et de transmission familiale. Touchant.
J’imagine le choc d’arriver à sa galerie après un vol pareil. La violence peut vraiment tout anéantir.
La galerie semble avoir une clientèle prestigieuse. Duchamp, Saint Laurent, Deneuve… quel héritage culturel.
La transmission familiale dans le monde des bijoux d’art est fascinante. Trois générations d’une même famille, c’est rare et admirable.
Vrai, c’est un héritage artistique précieux. Le paysage culturel parisien a de la chance.