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Le Musée du Louvre a rouvert ses portes partiellement mercredi 17 décembre, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) la direction de l’établissement, malgré la grève votée « à l’unanimité » par les salariés dans la matinée. Réunis en assemblée générale (AG), ceux-ci ont adopté une reconduction du mouvement lancé lundi matin, ont annoncé la CGT et la CFDT.
« Le préavis de grève a été maintenu et la grève votée à l’unanimité », a déclaré Valérie Baud, représentante CFDT, devant la presse sur le parvis du musée. « Les propositions du ministère » de la culture ont été « jugées insuffisantes et inacceptables par le personnel », a, de son côté, écrit la CGT sur son compte Instagram.
Plus tôt, devant la pyramide, un panneau informait les nombreux visiteurs ayant trouvé portes closes que « l’ouverture du musée est actuellement retardée » et que l’établissement communiquerait « les modalités d’une éventuelle ouverture dès que possible ». Le musée, qui est dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre, est resté clos lundi et mardi, son jour de fermeture hebdomadaire.
Les syndicats ont lancé un appel à la grève pour protester contre les problèmes de sous-effectif, la dégradation du bâtiment ou la hausse des tarifs pour les visiteurs non européens. Lundi, une réunion de crise a eu lieu avec les syndicats au ministère de la culture, en première ligne dans ce dossier, pour répondre à la colère des agents, également nourrie par la succession d’avanies depuis le cambriolage (fermeture d’une galerie, ouvrages anciens endommagés par une fuite…).
« Il y a une grande exaspération des agents », a affirmé à l’Agence France-Presse, Christian Galani, délégué CGT, syndicat majoritaire au Louvre, avant la réunion. « Ce n’est pas en donnant un petit os que ça va se régler. » Outre l’annulation de la baisse prévue de 5,7 millions d’euros de dotation au Louvre pour 2026, le ministère propose d’ouvrir des recrutements pour l’accueil et la surveillance du musée et une revalorisation indemnitaire que les syndicats voudraient pérenne.
Laurence des Cars auditionnée au Sénat
C’est dans ce contexte social tendu que la présidente du Louvre, Laurence des Cars, sera de nouveau auditionnée mercredi à 16 h 30 par la commission de la culture du Sénat, qui cherche à éclairer les failles sécuritaires du musée.
Le 22 octobre, trois jours après le vol des huit joyaux de la Couronne, Laurence des Cars avait déjà reconnu un « échec » devant les sénateurs mais défendu son action, en assurant notamment avoir « accéléré l’élaboration » du schéma directeur de sûreté. Depuis, des révélations embarrassantes ont toutefois affaibli la dirigeante, arrivée à la tête du musée à la fin de 2021.
Laurence des Cars a dû reconnaître n’avoir eu connaissance d’un audit sécuritaire alarmant de 2019 qu’après le vol et la Cour des comptes a récemment relevé le « report persistant » affectant le schéma directeur de sûreté, dont la mise en œuvre n’a pas encore débuté. La gestion de la sécurité du musée au cours des dernières années a également été étrillée par l’enquête administrative lancée après le cambriolage.
Sous pression, le Louvre a annoncé au début de novembre des mesures d’urgence, dont l’installation de dispositifs « anti-intrusion ». Mais, signe de désaveu, la ministre de la culture, Rachida Dati, a confié à Philippe Jost, chargé du chantier de Notre-Dame, une mission de deux mois pour réorganiser le musée au côté de Laurence des Cars.










12 commentaires
Les visiteurs sont les premiers touchés, mais les employés ont aussi leurs droits. Un équilibre doit être trouvé.
La pyramide était interdite à l’accès mercredi matin. Les syndicats ont-ils bloqué les entrées ?
La situation semble sérieuse, mais le Louvre a-t-il vraiment besoin de fermer complètement ? Une solution partielle n’est-elle pas possible ?
Le Louvre reste un lieu emblématique, mais les conditions de travail des employés semblent Insatisfaisantes selon la grève. J’espère qu’un accord sera trouvé rapidement.
C’est vrai, les travailleurs méritent des conditions dignes, surtout dans un musée aussi prestigieux.
La direction devrait écouter davantage les revendications pour éviter ces fermetures répétées.
Un musée comme le Louvre ne devrait jamais fermer pour des grèves. Il faut trouver une solution urgente.
Les problèmes de sous-effectif sont récurrents dans les musées. Est-ce que les financements publics suffisent ?
La grève est un dernier recours. J’espère que les négociations aboutiront bientôt.
La grève à l’unanimité montre à quel point la situation est tendue. Le ministère de la Culture doit réagir rapidement.
Oui, la patience a des limites, surtout après le cambriolage récent.
Un musée comme le Louvre mérite une meilleure gestion des effectifs et des ressources. Les employés sont essentiels à son rayonnement.