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Le djihadiste Mehdi Nemmouche, condamné en mars à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir été un geôlier en Syrie de l’organisation Etat islamique (EI) et notamment de quatre journalistes français, a renoncé à faire appel, a appris jeudi 4 décembre l’Agence France-Presse de source judiciaire. Sa condamnation devient donc définitive, alors que quelques jours après le verdict du 21 mars, son avocat, Francis Vuillemin, avait dans un premier temps annoncé faire appel.
Mehdi Nemmouche avait été identifié comme leur ancien geôlier par Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres après l’attaque du Musée juif de Bruxelles en 2014, pour laquelle il a déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de vingt-deux ans de sûreté, pour quatre assassinats terroristes.
Tout au long du procès, qui s’était tenu pendant cinq semaines en février et mars à Paris, le djihadiste, aujourd’hui âgé de 40 ans, avait juré n’avoir rejoint l’EI que pour y combattre l’ex-dictateur syrien Bachar Al-Assad, et n’avoir jamais rencontré les quatre journalistes français.
Un supplice de dix mois
Ces derniers avaient pourtant formellement reconnu ce geôlier « pervers », « sadique », « qui parlait trop, qui parlait tout le temps », en racontant leur supplice de dix mois dans les prisons de l’EI, mais avaient souligné avoir vite compris que leurs vies avaient plus de valeur, aux yeux de leurs geôliers, que celles des milliers de Syriens torturés à mort dans les cellules voisines.
Mehdi Nemmouche a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Dans son verdict, la cour d’assises spéciale de Paris avait étendu le périmètre des victimes reconnues à l’ensemble des 25 journalistes et humanitaires occidentaux kidnappés en Syrie, dont certains ont été assassinés dans des vidéos de propagande. Nicolas Hénin avait fait part, mercredi, de sa « satisfaction que M. Nemmouche [se soit] désisté de son appel », dans un message publié sur le réseau social Bluesky.
Un deuxième procès devrait toutefois se tenir pour l’un de ses coaccusés, le Syrien Kaïs Al-Abdallah, aujourd’hui âgé de 42 ans, identifié comme l’ancien numéro deux de l’EI à Rakka et impliqué dans l’enlèvement des otages français, condamné en première instance à vingt ans de réclusion criminelle.











8 commentaires
La perpétuité sans appel, c’est un message fort contre le terrorisme. Reste à espérer que cela serve de dissuasion.
Ce renoncement à l’appel confirme la gravité des actes commis. La justice française a été ferme, c’est un bon signe.
Un dossier où les témoignages des otages ont dû peser lourd dans la décision finale.
Tout à fait, leur courage a été décisif.
Je me demande si cette décision est stratégique ou s’il assume vraiment ses crimes. La justice doit rester vigilante.
C’est une question pertinente, mais les preuves étaient solides.
Une décision lourde de conséquences qui clôt un chapitre sombre de l’histoire du terrorisme en Europe. Espérons que la justice ait fait son œuvre.
Effectivement, c’est un dossier complexe où les preuves semblent accablantes.