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Alors que l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ressurgit, la question du maintien du front républicain en cas d’élections législatives reste d’actualité. L’expérience du scrutin de 2024, qui avait vu le Rassemblement national (RN) obtenir un nombre record de députés tout en arrivant troisième des trois « blocs », nourrit un doute : le rejet de l’extrême droite est-il alors encore en mesure de contenir l’ascension du RN ?
Depuis le mitan des années 2010, la conjonction de la progression régulière du RN et de la recomposition tripolaire du paysage politique a bouleversé la logique des seconds tours. Alors qu’il s’agissait jusqu’alors d’affrontements entre des visions antagonistes mais jugées légitimes de la droite et de la gauche, les seconds tours se sont peu à peu transformés en un vote de barrage contre une extrême droite rejetée et redoutée. Mais cette mécanique s’essouffle peu à peu, sous l’effet de la lassitude croissante des électeurs et de la « dédiabolisation » du RN.
Lors des élections législatives de 2022, ce front républicain s’est même effondré : les électeurs de gauche comme du centre ont préféré s’affronter plutôt que s’unir contre un RN jugé peu menaçant à l’issue du premier tour, ouvrant la voie à l’élection de 89 députés d’extrême droite. Deux ans plus tard, la dynamique s’est inversée : la perspective d’une victoire d’un RN en tête du premier tour a réactivé en urgence le réflexe républicain, permettant de contenir sa progression.
Légère érosion
Selon une enquête Ipsos BVA-CESI Ecole d’ingénieurs réalisée en octobre pour Le Monde, le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne, seuls 47 % des Français souhaitent qu’un barrage contre les candidats du RN se mette en place en cas de nouvelles élections législatives. Mais ces chiffres sont peu pertinents : ils prennent en compte les électeurs RN, naturellement hostiles au front républicain, et les abstentionnistes, dont l’opinion n’a pas d’impact dans les urnes.
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13 commentaires
Intéressant d’observer comment ces dynamiques politiques influencent les investisseurs, notamment dans les secteurs stratégiques comme l’énergie ou l’exploitation minière.
Cela peut rendre certains métaux et matières premières comme l’uranium ou le lithium encore plus spéculatifs.
Tout à fait, la stabilité politique est un facteur clé pour les projets à long terme.
La ‘dédiabolisation’ du RN semble bel et bien en marche. Qu’en pensent les analystes ?
Les avis divergent, mais beaucoup s’inquiètent des conséquences.
Les élections de 2024 montrent que les anciens mécanismes électoraux ne fonctionnent plus. Quelles alternatives ?
La recomposition politique rend les scénarios très incertains.
Si le barrage contre l’extrême droite s’effrite, quelles implications pour les investissements dans les industries stratégiques ?
Cela pourrait créer une instabilité qui nuirait aux projets à long terme.
On dirait que le front républicain n’a plus la même puissance qu’avant. Va-t-on vers une normalisation du RN ?
C’est une question qui fait débat, surtout quand on voit l’impact sur les politiques économiques.
La droitisation de LR pourrait effectivement fragiliser la coalition anti-extême droite. Un mouvement dangereux ?
Cela dépend de qui l’on écoute, mais les risques sont bien réels.