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« Magma est un forum d’expression artistique », proclamait, en 2023, le premier numéro de la revue annuelle. Et la publication a su attirer dans ses pages autant de grands noms de l’art contemporain que de créateurs moins identifiés. Le troisième numéro, sorti en octobre, poursuit cette ligne.

« Vous trouverez dans cet ouvrage des archives d’hier qui ne cessent de parler d’aujourd’hui avec une acuité vertigineuse. Et des archives d’aujourd’hui qui osent nommer l’avenir, avec une prescience troublante », écrit le rédacteur en chef, Paul Olivennes, en préambule. Ce sont donc des archives qu’on feuillette tout au long des 388 pages du numéro.

Et de s’interroger : qu’est-ce qui fait une archive ? Les catalogues consacrés à Rubens, les pellicules des films, les livres jaunis ou les scénarios annotés de Jean-Luc Godard, photographiés par Stephan Crasneanscki chez le cinéaste à Rolle (Suisse) et reproduits sous forme de portfolio ? Ou bien la stupéfiante série « Dirty Windows » de l’Américaine Merry Alpern, qui, au début des années 1990 à New York, aperçut l’intérieur d’un club de strip-tease clandestin de la fenêtre d’un ami ? On y voit les corps dénudés des danseuses, la cocaïne qui circule, l’argent, les sexes…

La part belle aux projets actuels

Mais la revue fait aussi la part belle aux projets actuels. A l’image de la série de dessins au fusain de Pol Taburet, plasticien français né en 1997. Lui qui, à l’accoutumée, signe des toiles de couleurs vives, compose ici une suite poétique en noir et blanc, où les images et les textes semblent emprunter à Goya.

Ce magazine prend parallèlement vie à l’espace d’exposition Forma, au 127, rue de Turenne (Paris 3e). Jusqu’au 19 novembre, Magma y présente une sélection d’œuvres, comme ces rares enregistrements sonores du sculpteur américain Charles Ray, les projections d’Opération béton, tout premier film de Jean-Luc Godard, et d’un court-métrage de Jonathan Glazer avec des danseurs de la compagnie de Pina Bausch.

Quelques semaines après l’entrée de Robert Badinter au Panthéon, on s’attardera devant La Guillotine (piège pour une exécution capitale), de Michel Journiac, installation de 1971 où des carrés blancs, comme un jeu de marelle, guident vers la machine de mise à mort, prête à trancher. Une archive, certes, mais qui suscite un effroi bien actuel.

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11 commentaires

  1. Intéressant de voir comment Magma mélange archives historiques et créations contemporaines pour questionner notre rapport au passé et au futur.

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