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LA LISTE DE LA MATINALE
Sur les écrans, les films de la semaine font passer par tous les états émotionnels. La force vitale : celle d’Arco, film d’animation réjouissant et poétique d’Ugo Bienvenu, ou de la jeune héroïne déterminée de La Petite Dernière, d’Hafsia Herzi. La mélancolie douce-amère : celle d’Imago, bel autoportrait en suspens d’un cinéaste tchétchène, Déni Oumar Pitsaev. Ou la noirceur nauséeuse de La Disparition de Josef Mengele, du Russe Kirill Serebrennikov, consacré à la cavale de « l’ange de la mort » nazi, qui parvint jusqu’au bout à se cacher en Amérique du Sud et à échapper au châtiment de ses atrocités.
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« Arco » : un joyau français d’animation, entre SF et écologie
Ugo Bienvenu, à 38 ans, est un artiste qui officiait déjà avec brio sur un large spectre créatif, du roman graphique aux vidéoclips. Arco est son premier long-métrage d’animation : cinq ans de travail en 2D et en mode artisanal, 100 % made in France. Deux époques se superposent dans le film : un futur lointain, où une humanité éthérée s’est installée dans une architecture aérienne pour respecter la mise en jachère de la terre, et un passé semi-apocalyptique, situé en 2075, mais auquel ressemble déjà notre temps, où l’humanité assiste impuissante aux ravages de son écosystème. Dystopie d’un côté, utopie de l’autre.
Arco se voit malencontreusement parachuté, depuis le futur, sur la planète encore dévastée, où il rencontre Iris. A rebours de l’univers ouvert et sensitif d’Arco, le monde de la fillette est médiatisé par la robotique, des bulles protectrices qui isolent et protègent à la fois de la désolation ambiante. Cette magnifique fable écologique, qui ne cache pas son admiration pour l’immense Hayao Miyazaki, enjouera les enfants autant qu’elle fera rêver leurs parents soucieux de leur avenir. On y croisera trois ufologues rétro inquiétants, un robot déglingué qui se prend pour l’homme de Lascaux, deux enfants qui s’aiment et s’accordent à sauver le monde, mille choses qui touchent, intriguent, enchantent. Une sensualité pop et animiste éclate à chaque plan. On compte sur les doigts d’une main de tels éblouissements dans l’animation française. J. Ma.
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12 commentaires
Ugo Bienvenu a déjà démontré son talent. Avec « Arco », il pourrait bien marquer un tournant dans le cinéma d’animation français.
Effectivement, son travail en 2D artisanal est impressionnant. Espérons que le film soit à la hauteur de ses précédents projets.
La liste de cette semaine est particulièrement variée. Entre animation, mélodrame et thriller historique, il y en a pour tous les goûts.
Tout à fait, ça donne envie d’aller au cinéma dès ce soir !
Félicitations à Hafsia Herzi pour « La Petite Dernière » ! Une histoire sur une héroïne déterminée, cela change des clichés habituels du cinéma.
Le film « Arco » est décrit comme un joyau français. Avez-vous des informations sur les thématiques écologiques abordées dans ce futur lointain ?
Je suis un peu réservé sur le sujet de « La Disparition de Josef Mengele ». Est-ce vraiment nécessaire de rendre hommage à un criminel nazi sous couvert d’un récit sur sa cavale ?
C’est un point de vue intéressant. Le film semble plutôt vouloir montrer l’horreur de son évasion.
Les films de cette semaine offrent une belle diversité de styles et d’émotions. J’ai particulièrement hâte de voir « Arco », qui semblerait allier écologie et science-fiction de manière originale.
Absolument, le mélange des genres dans ce film est prometteur. J’espère que l’animation en 2D saura captiver les spectateur·rices.
Le film « Imago » semble être une œuvre introspective. J’aimerais savoir si d’autres cinéastes ont exploré ce style de récit en quelque sorte autobiographique.
Le film « Imago » attire mon attention avec son autoportrait poignant d’un cinéaste tchétchène. La mélancolie douce-amère évoquée dans l’article me donne envie de le découvrir.