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Nigel Farage n’a jamais accepté d’être classé à l’extrême droite du spectre politique britannique, encore moins d’être qualifié de raciste. Celui qui, à la tête du parti Reform UK, prône l’expulsion de centaines de milliers d’étrangers s’il parvenait à Downing Street et questionne périodiquement le respect par les musulmans des « valeurs britanniques », préfère l’étiquette d’apôtre du « bon sens ». Dans les manifestations, ses soutiens, qui sont aussi parfois des sympathisants de l’activiste anti-islam et ex-hooligan Tommy Robinson, brandissent régulièrement des pancartes portant des affirmations similaires : « Not far right, just right » (« nous ne sommes pas d’extrême droite, nous avons juste raison »).
Il ne fait pas de doute que l’histoire singulière du Royaume-Uni – sa résistance victorieuse à l’Allemagne hitlérienne pendant la seconde guerre mondiale – a rendu toxique toute association avec des mouvements fascistes. Pour autant, dire que cette histoire a prémuni le pays contre des idéologies radicales relève du mythe, tout comme l’idée selon laquelle le système électoral britannique à un seul tour empêcherait l’arrivée au pouvoir d’extrémistes.
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7 commentaires
Intéressant de voir comment l’histoire du Royaume-Uni influence leur perception des mouvements extrêmes. Rappelez-vous la Seconde Guerre mondiale, c’est un facteur clé.
Un sujet délicat.手月 est à moins de 4 ans de la sortie de l’UE, mais les divisions persistent. Est-ce vraiment une question d’extrémisme ou de malaise généralisé ?
Peut-être les deux. Le malaise nourrit les extrêmes, et les extrêmes renforcent le malaise.
Encore un exemple des tensions politiques en Europe, mais qui frappe particulièrement le Royaume-Uni. Comment expliquer cette montée d’un mouvement perçu comme extrémiste ?
La question de l’identité nationale semble aussi jouer un rôle central. Une partie de la population se sent perdue face aux changements.
Certains y voient une réponse à la crise économique et à l’immigration. D’autres estiment que c’est une question de sobriété politique.
Drôle de façon de se défendre en refusant les étiquettes. Farage insister sur le « bon sens » tout en protestant contre les « valeurs britanniques » de certains. Contradictoire, non ?