Listen to the article
Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) a continué d’augmenter en France en 2024, a précisé la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude publiée jeudi 25 septembre.
« La hausse du nombre d’IVG observée en 2022 et 2023 se poursuit, après le creux observé en 2020 et en 2021 notamment dû à la baisse des conceptions relevées lors de la pandémie de Covid-19 », relève la Drees. Au total, 251 270 avortements ont eu lieu, soit 7 000 de plus qu’en 2023, précise le service statistique des ministères sociaux.
Le rapport entre le nombre d’IVG et le nombre de naissances vivantes sur une année donnée augmente : « Il atteint 0,38 du fait de la baisse des naissances et de la hausse du nombre d’IVG », contre 0,28 en 2016, selon la Drees.
En 2024, le taux de recours à l’IVG a été de 17,3 avortements pour 1 000 femmes âgées de 15 ans à 49 ans, contre 16,8 pour 1 000 en 2023. Il est le plus élevé chez les 25-29 ans, avec 29,8 IVG pour 1 000 femmes. Il est plus faible pour les moins de 20 ans qu’il y a dix ans (5,5 pour 1 000 contre 8,7).
Un fort développement de la pratique des sages-femmes libérales
Le taux de recours à l’IVG est deux fois plus élevé dans les départements et régions d’outre-mer qu’en métropole.
Selon la Drees, 21 514 femmes ayant recouru à l’IVG en 2024 avaient déjà eu une IVG dans les douze mois précédents.
Autre tendance : en 2024, 45 % des avortements ont été réalisés en dehors des établissements de santé. La méthode médicamenteuse est utilisée pour 80 % des IVG. La récente pratique de l’avortement par les sages-femmes libérales s’est beaucoup développée. En 2024, elles ont effectué la moitié des IVG en ville. 1 442 sages-femmes et 1 820 médecins en ont pratiqué en cabinet libéral l’an dernier.
Les IVG en téléconsultation restent rares : autour de 1 600 médicaments ont été remis directement à une femme souhaitant avorter par une pharmacie.
L’allongement de deux semaines (de 12 à 14) du délai légal de recours, prévu dans la loi de mars 2022, n’a concerné que 1 % à 2 % du total des IVG.
9 commentaires
Cette hausse des IVG en 2024 est-elle due à un accès plus facile aux services ou à d’autres facteurs sociaux ?
Il semble aussi que la baisse des naissances influence ce rapport, comme le mentionne le rapport.
La question de l’accès est pertinente, mais des études seraient nécessaires pour identifier les causes exactes.
Le rôle des sages-femmes libérales dans les IVG a-t-il été suffisamment mis en avant ?
Leur implication est en effet importante, mais elle mérite d’être mieux connue et valorisée.
La baisse chez les moins de 20 ans est une bonne nouvelle, mais les efforts de prévention doivent continuer.
Tout à fait, la prévention reste essentielle pour maintenir cette tendance à la baisse.
Le taux chez les 25-29 ans est particulièrement élevé. Cela reflète-t-il une tendance générale ou des spécificités de cette tranche d’âge ?
Cette tranche d’âge est souvent en pleine construction personnelle et professionnelle, ce qui peut influencer ces chiffres.