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Voué à succéder au plus grand roi de son temps, Louis de France (1661-1711) n’a toutefois pas laissé de trace dans la mémoire politique du pays. Parce qu’il eut la malchance de mourir avant son père, Louis XIV (1638-1715), cantonné à jamais dans son rang de dauphin. Inhumé dans la nécropole royale de Saint-Denis le lendemain même de sa disparition, il n’y bénéficia pas même d’un monument funéraire.
L’oubli dans lequel il sombra, à peine compensé par sa désignation posthume comme « le Grand Dauphin », tient pour une bonne part au portrait rétrospectif qu’en a laissé le duc de Saint-Simon (1675-1755), soulignant son avarice, sa paresse et sa morgue. D’une rare perfidie, le mémorialiste entérina l’éclipse de celui qui fut « fils de roi, père de roi, et jamais roi », le vouant à un oubli que l’exposition qui lui est consacrée au château de Versailles entend corriger. Reprenant la formule assassine pour la retourner, scandant positivement les trois temps de l’évocation, le commissaire Lionel Arsac s’est attaché à restaurer la véritable dimension du prince.
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7 commentaires
Un prince oublié, c’est toujours triste, surtout lorsqu’il a tant d’importance dans la lignée royale. Versions à se pencher sur son histoire.
C’est vrai, mais c’est aussi une belle occasion de redonner vie à ce pan de notre passé.
Intéressant de constater comment les mémorialistes ont pu influencer la postérité. Le duc de Saint-Simon semble avoir été bien mordant.
En effet, et c’est pour cela qu’il est important de retrouver des sources plus équilibrées.
Vraiment fascinant de voir une exposition rendre hommage à une figure méconnue de l’histoire française. C’est une excellente initiative du château de Versailles.
Absolument, et cela permet de réévaluer des personnages souvent trop rapidement jugés sur des clichés.
J’espère que d’autres expositions suivront pour d’autres figures oubliées. Le patrimoine est si riche.