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Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême, l’un des plus célèbres au monde, est en « danger de mort », ont alerté, lundi 10 novembre, dans L’Humanité 20 lauréats du Grand Prix, dont Anouk Ricard, Lewis Trondheim, Jacques Tardi ou Riad Sattouf.
Alors que les appels au boycott de l’événement se multiplient, « le festival accumule les scandales, les erreurs de communication et le manque d’ambition, tout cela dans une totale opacité de gestion », dénoncent dans une tribune les signataires qui appellent à « un changement rapide et profond » passant par le retrait du gestionnaire historique du festival, 9eArt+, reconduit samedi comme organisateur de l’événement.
« Il est grand temps de tourner la page de 9eArt+ pour que le festival retrouve, avec de nouveaux opérateurs, les valeurs qui ont construit sa notoriété internationale », poursuivent-ils. La société 9eArt+, organisatrice depuis 2007, a été reconduite samedi à l’issue d’un appel d’offres critiqué pour son opacité. Il lui a toutefois été demandé de s’associer avec la Cité internationale de la BD pour organiser les éditions à compter de 2028.
Le secteur de la BD en colère
Cette annonce a suscité la colère d’une très grande partie du secteur de la BD, après une édition 2025 marquée par une grave crise de confiance avec 9eArt+, accusée de dérives commerciales, d’opacité et d’avoir licencié une salariée après une plainte pour viol en 2024. Sur les réseaux sociaux, les appels au boycott se sont multipliés ces derniers jours, relayés par des grands noms de la BD comme Pénélope Bagieu ou Catherine Meurisse.
Lundi, Anouk Ricard, lauréate du Grand Prix en 2025 à Angoulême, s’est dite « effarée » par le choix de reconduire le délégataire historique du festival, confirmant son choix de boycotter l’événement. Dans une réaction à l’Agence France-Presse, le ministère de la culture a regretté que « les contours des éditions futures restent flous, en dépit des efforts constants des financeurs publics et des attentes des auteurs, des éditeurs et des festivaliers ».
La Cité internationale de la BD et 9eArt+ ont jusqu’au 20 novembre pour présenter un projet commun. Le ministère de la culture a dit attendre « l’issue des discussions pour prendre une position définitive ».









13 commentaires
Boycotter le festival pourrait-il vraiment aider, ou cela aggraverait-il la situation ? Difficile de savoir quelle est la meilleure solution.
Un boycott pourrait faire pression, mais il faut aussi proposer des alternatives constructives.
Les scandales successifs ont-ils vraiment surpris quelqu’un, ou était-ce une tendance inévitable avec la gestion actuelle ?
Les erreurs de communication et le manque d’ambition pointés pourraient expliquer cette crise. Comment les organisateurs ont-ils laissé les choses déraper à ce point ?
L’opacité de la gestion semble être le problème central. Un audit indépendant serait peut-être nécessaire.
La reconduction de 9eArt+ après l’appel d’offres critiqué montre des problèmes structurels évidents. Comment reconstruire la confiance ?
Une collaboration avec la Cité internationale de la BD pourrait être une piste, mais reste à voir comment cela sera mené.
C’est triste de voir un festival aussi prestigieux menacé par une mauvaise gestion. J’espère qu’une solution sera trouvée rapidement pour le sauver.
Effectivement, Angoulême a marqué des générations de passionnés de BD. Il serait dommage de le voir disparaître.
La transparence et une nouvelle direction semblent indispensables pour redonner confiance.
Les lauréats du Grand Prix ont raison de tirer la sonnette d’alarme. Leur légitimité dans ce combat est indéniable.
Le festival a besoin d’un nouveau souffle. Peut-être que cette crise est l’occasion de repartir sur des bases plus saines.
Le secteur de la BD est en colère, et à raison. Des valeurs fondatrices semblent avoir été sacrifiées pour d’autres intérêts.