Listen to the article
Le retour du train de nuit de Paris-Vienne, en 2021, puis celui de Paris-Berlin, en 2023, a suscité un véritable engouement. Nous nous souvenons encore du ministre des transports de l’époque [Clément Beaune en 2023], tout sourire dans une cabine, symbolisant la renaissance de ces liaisons ferroviaires tant attendues. Ces trains incarnent un mode de transport bas carbone, accessible, en parfaite adéquation avec les aspirations croissantes de nos concitoyennes et concitoyens pour une mobilité plus durable.
Aujourd’hui, cet espoir est brutalement remis en cause. Les trains de nuit reliant Paris à Berlin et à Vienne cesseront de circuler à partir du 14 décembre. L’opérateur autrichien ÖBB, qui exploitait ces lignes sous la marque Nightjet, a confirmé leur suppression, faute d’avoir trouvé un accord avec la SNCF pour maintenir les arrêts sur le territoire français. Un scénario que nous redoutions depuis plusieurs semaines, et qui se concrétise dans une indifférence préoccupante.
Pourtant, les résultats sont là, avec 66 000 voyageurs transportés en 2024, un taux très prometteur, et un engouement pour le train de nuit de manière générale : plus d’un million de voyageurs. Comment interpréter ce revirement, sinon comme un renoncement sur l’autel de l’austérité budgétaire ?
Un bien commun européen
Le ministre des transports démissionnaire [Philippe Tabarot] aurait décidé de ne pas reconduire la subvention annuelle versée à SNCF Voyageurs pour couvrir l’exploitation de ces lignes en France. Cette aide – estimée entre 5 et 10 millions d’euros par an – avait été pensée comme un appui transitoire pour le redémarrage du service. Sa suppression signe, de fait, la fin du projet, et pousse l’opérateur ÖBB à se recentrer sur d’autres liaisons européennes, jugées plus soutenues politiquement.
Nous refusons de considérer cette décision comme une fatalité. Oui, les trains de nuit sont structurellement difficiles à rentabiliser sans soutien public – nul ne le conteste. Mais ils relèvent d’un bien commun européen : un réseau de transport respectueux de l’environnement, capable de relier nos capitales sans recourir à l’avion. Un voyage en train de nuit entre Paris et Vienne émet environ 5 à 10 fois moins de CO₂ qu’un vol équivalent. Les lignes Paris-Berlin et Paris-Vienne portent aujourd’hui une promesse : celle d’un autre modèle de mobilité internationale, en phase avec nos engagements climatiques.
Il vous reste 61.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
18 commentaires
La suppression de ces trains est un recul pour la mobilité durable en Europe.
Cela va inciter plus de gens à prendre l’avion, ce qui est dommage.
Je ne comprends pas cette décision. Les trains de nuit étaient populaires et écologiques.
Effectivement, c’était une opportunité perdue pour le transport ferroviaire.
Les trains de nuit étaient une solution idéale pour réduire l’empreinte carbone des déplacements.
Et maintenant, il faudra utiliser d’autres moyens plus polluants.
Cette suppression est un signal négatif pour le développement du rail en Europe.
C’est une énorme erreur de supprimer ces trains de nuit. Ils représentaient une alternative écologique aux vols et aux voitures.
Et en plus, ils étaient rentables avec 66 000 voyageurs en 2024.
Je suis d’accord, c’est une décision qui va à l’encontre des objectifs climatiques.
C’est un vrai gâchis. Ces trains avaient un bel avenir devant eux.
Oui, et maintenant, il faudra attendre longtemps pour un retour.
L’Autriche et l’Allemagne vont perdre une liaison pratique et écologique. La France aussi.
C’est vrai, c’était une connexion importante pour les échanges en Europe.
Pourquoi la SNCF n’a-t-elle pas trouvé d’accord avec ÖBB ? Cela semble être un manque de volonté politique.
C’est malheureux, car ces liaisons avaient un potentiel énorme.
Une mauvaise nouvelle pour les voyageurs et pour l’environnement. Espérons que cette décision sera revue.
Je partage votre avis, c’est une décision regrettable.