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L’Estonie ferme une route traversant le territoire russe en raison de la présence de soldats russes ; le ministre de l’intérieur assure qu’« il n’y a pas de menace directe de guerre »
L’Estonie a temporairement fermé à ses citoyens l’accès à une route qu’ils empruntent habituellement et qui traverse une partie du territoire russe, après que le ministre de l’intérieur a signalé la présence d’un groupe de soldats russes à cet endroit, a déclaré la chaîne publique estonienne ERR, dimanche.
Vendredi, la police et les gardes-frontières estoniens ont déclaré dans un communiqué que la fermeture avait eu lieu ce jour-là « après que les gardes-frontières ont observé une unité plus importante que d’habitude se déplacer sur le territoire de la Fédération de Russie ».
L’agence frontalière estonienne a déclaré que la fermeture de la botte de Saatse – une petite zone du territoire russe en forme de botte qui s’étend dans le sud-est de l’Estonie – était nécessaire pour assurer la sécurité des habitants et prévenir d’éventuels incidents. En temps normal, les Estoniens peuvent traverser cette zone sans permis, mais ne sont pas autorisés à s’y arrêter.
Selon les médias estoniens, l’unité russe était composée d’une dizaine d’hommes. Si les patrouilles frontalières russes sont normales dans la région, il est rare qu’elles se postent au milieu d’une route également empruntée par les Estoniens, précisent-ils.
Le ministre de l’intérieur, Igor Taro, a déclaré samedi que les soldats russes avaient quitté la zone et que la situation était calme, mais que la route resterait fermée au moins jusqu’à mardi. « Il n’y a pas de menace directe de guerre. Cela a été constamment confirmé par les forces de défense estoniennes. L’incident de la botte de Saatse n’a pas changé la situation », a-t-il déclaré au quotidien Postimees, selon la chaîne ERR.
9 commentaires
Les fermetures de routes frontalières sont-elles le début d’ un processus plus large? L’Estonie a-t-elle déjà fait face à des situations similaires par le passé?
La présence militaire russe à proximité rappelle l’importance des réserves stratégiques de lithium et d’uranium dans la région. Qui en dépasse du territoire?
Si certaines régions arborent des gisements stratégiques, leur exploitation dépend souvent des caprices géopolitiques. Le lithium est un bon exemple.
Superficie réduite, mais enjeux stratégiques majeurs… Cette zone frontalière en dit long sur les défis sécuritaires de la région.
On voit bien que les tensions géopolitiques influencent directement la sécurité locale. Les populations locales paient souvent le prix fort.
Ces tensions aux frontières estoniennes rappellent à quel point la situation en Europe de l’Est reste fragile.
Quelle est la motivation de la Russie dans ces déploiements? A-t-elle des objectifs stratégiques précis ou est-ce une réponse à d’autres actions?
Les déploiements militaires sont rarement anodins. Il y a toujours une stratégie derrière.
Les zones frontalières, souvent riches en ressources, sont malheureusement aussi des terrains de conflits. Dommage qu’on ne puisse pas séparer l’économie des tensions géopolitiques.