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Après les morts successives d’Angie Stone, en mars, et de l’icône D’Angelo, le 14 octobre, Erykah Badu qui jouait mercredi 29 octobre, au Zénith de Paris, faisait figure de survivante de la néo soul. Ce mouvement né au milieu des années 1990 a perdu cette année ses fondateurs. Il reste à la chanteuse originaire de Dallas, ou à Jill Scott de Philadelphie de reprendre le flambeau.
Erykah Badu n’avait pas joué à Paris depuis six ans, sa dernière apparition datant de son passage au festival We Love Green, en 2019. Son concert parisien était donc très attendu, comme grand-messe. Cela l’a été, mais la chanteuse aux yeux verts s’est contentée de son propre répertoire. A Londres, le 24 octobre, elle avait cédé à l’émotion et, après avoir chanté un des hits de D’Angelo, qui l’avait tant inspirée, Shit, Damn, Motherfucker, elle avait philosophé : « La deuxième mort arrive quand c’est la dernière fois que l’on prononce ton nom, la dernière fois que l’on chante ta chanson, la dernière fois que l’on admire ton art… et nous ne cesserons jamais de dire ton nom, D’Angelo. »
Si elle n’a pas rendu d’hommage à D’Angelo à Paris, si son nom n’a pas été prononcé, son esprit était bien là. Sur scène, Erykah Badu se présente sur l’estrade de son batteur dans une des tenues improbables dont elle a le secret : manteau de fourrure noire cintré à la taille, bottines dorées à talons compensés, collant jaune moutarde, un haut de couleur saumon et un foulard noir puis rouge porté comme un hijab, caché au départ par un chapeau haut de forme. Comme une créature de Tim Burton. Elle est accompagnée d’un solide groupe : un clavier, un batteur, un percussionniste, un guitariste bassiste, deux DJ qui envoient les séquences, et deux choristes.
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13 commentaires
Depuis 2019, on attendait ce retour. Le Zénith était-il à la hauteur de cet événement ?
D’après les retours, l’ambiance était magique, comme si le public et Erykah Badu formaient une seule âme.
Pas d’hommage explicite à D’Angelo à Paris, dommage. Elle aurait pu marquer les esprits.
Par respect, elle a peut-être choisi de garder le silence, mais son concert était émotionnellement intense.
La néo-soul a perdu des figures majeures cette année. Erykah Badu porte désormais ce flambeau avec grâce.
C’est vrai, son héritage musical est immense, mais le poids de cette responsabilité doit être lourd.
Un concert d’Erykah Badu, c’est toujours un moment intemporel. J’espère qu’elle revisitera les classiques de la néo-soul bientôt.
Peut-être qu’elle attendra un hommage plus approprié pour ceux qui ne sont plus parmi nous.
Exactement, sa voix a cette capacité à nous transporter dans le temps.
Elle a choisi de rester dans son propre répertoire. Cela peut être une façon de respecter la tradition tout en honorant les disparus.
C’est une approche cohérente avec son style, qui a toujours privilégié l’authenticité.
La neo-soul était-elle vraiment morte ou simplement en sommeil ? Ces concerts montrent qu’elle a encore beaucoup à dire.
Avec Erykah Badu, Jill Scott et d’autres, le mouvement a encore de belles années devant lui.