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Un total de 37 organisations humanitaires est concerné par une interdiction d’accès à Gaza qui doit entrer en vigueur jeudi si elles ne transmettent pas aux autorités le nom de leurs employés palestiniens, a annoncé, mercredi 31 décembre à l’Agence France Presse (AFP) le gouvernement israélien.
Ces ONG refusent de se soumettre à cette obligation car « elles savent, comme nous le savons, que certains d’entre eux sont impliqués dans le terrorisme ou liés au Hamas », a déclaré mercredi Gilad Zwick, un porte-parole du ministère de la diaspora, ajoutant : « Pas de passe-droit, pas de combine. »
Pour Israël, ce nouveau dispositif vise à empêcher des « acteurs hostiles ou des soutiens du terrorisme » d’opérer dans les territoires palestiniens. Les autorités israéliennes ont annoncé mardi que les organisations qui « ont refusé de soumettre la liste de leurs employés palestiniens pour écarter tout lien avec le terrorisme » avaient reçu un avis indiquant que leur licence serait révoquée à compter du 1er janvier, avec l’obligation de cesser toute activité d’ici le 1er mars. La plupart de ces acteurs humanitaires interviennent sur place de longue date, avec l’accréditation obligatoire des autorités israéliennes.
MSF spécifiquement épinglé
Israël n’a pas dévoilé pour l’heure la liste des ONG concernées mais les autorités ont accusé Médecins sans frontières (MSF) d’employer deux personnes ayant des liens avec des groupes armés palestiniens – ce que l’organisation a démenti. « MSF n’emploierait jamais sciemment des personnes engagées dans des activités militaires », a-t-elle déclaré.
L’Union européenne a averti mercredi Israël que cette interdiction empêcherait l’acheminement d’aide vitale. « L’UE a été claire : la loi sur l’enregistrement des ONG ne peut pas être appliquée sous sa forme actuelle », a écrit la commissaire européenne Hadja Lahbib sur son compte X. « Tous les obstacles à l’accès [d’aide] humanitaire doivent être levés », a-t-elle ajouté.
Plusieurs ONG ont déclaré que les nouvelles règles auraient un impact majeur sur la distribution de l’aide à Gaza, les organisations humanitaires affirmant que la quantité d’aide entrant à Gaza restait insuffisante. Alors qu’un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre prévoyait l’entrée de 600 camions par jour, seuls 100 à 300 transportent de l’aide humanitaire, selon les ONG et les Nations unies.
De son côté, le COGAT, l’organisme du ministère israélien de la défense chargé des affaires civiles palestiniennes, a déclaré la semaine dernière qu’en moyenne 4 200 camions d’aide entraient chaque semaine à Gaza, ce qui correspond à environ 600 par jour.
Dans l’enclave palestinienne, ravagée par la guerre, des centaines de milliers de personnes déplacées vivent dans des tentes, sous la pluie et le vent glacial.







8 commentaires
Les ONG qui refusent de livrer les noms de leurs employés palestiniens ont-elles des preuves que cela pourrait les compromettre ?
Le Hamas s’infiltre dans les ONG ? Il faut des preuves concrètes, pas des généralisations.
Cette décision pourrait avoir des conséquences graves pour les civils de Gaza. Comment les ONG vont-elles s’adapter dans ces conditions ?
Les ONG qui refusent de coopérer prennent un risque politique énorme. Est-ce une question de principe ou une erreur stratégique ?
Israël invoque la sécurité, mais les besoins humanitaires son épurgés. Un équilibre délicat à trouver.
Si même les organisations humanitaires sont visées, cela montre une escalade inquiétante. Gaza n’a vraiment besoin de davantage de restrictions.
Une mesure qui semble plus politique que sécuritaire. Comment vérifier indépendamment ces accusations ?
Les deux camps ont intérêt à amplifier la polémique. Difficile de discerner la vérité.