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La nuit est déjà là, et le parc Disney World, à Orlando, a été vidé de ses visiteurs. Un envoyé de l’Etat français, peu habitué aux sensations fortes, enchaîne pourtant, ce soir d’automne 1985, les tours de roller coasters (montagnes russes). « Ça montait, ça descendait, je passais dans des tunnels », peste encore, quarante ans plus tard, Jean Peyrelevade. Le premier ministre Laurent Fabius a expédié dans les Etats-Unis de Ronald Reagan cet ancien directeur adjoint du cabinet de son prédécesseur, Pierre Mauroy, pour négocier au nom du gouvernement socialiste avec un fleuron de l’impérialisme américain.

Le missionné n’a que quelques semaines pour convaincre Disney de sélectionner la France, plutôt que l’Espagne, pour un contrat aux retombées gigantesques, celui de l’implantation sur le Vieux Continent du parc Euro Disney, plus tard rebaptisé Disneyland Paris. A peine Jean Peyrelevade est-il descendu d’avion que la firme lui impose un long tour immersif dans son parc modèle de Floride. « Je devais jouer comme un gamin et, dès le début, j’ai compris que le groupe à qui j’avais affaire était, à maints égards, insupportable », souffle l’ancien émissaire de 86 ans, dans son salon du quartier parisien de l’Étoile.

Les tensions avec Disney seront à la hauteur des enjeux économiques et politiques. Et le choc des cultures entre la France socialiste des années 1980 et l’Amérique de Reagan ne fera qu’amplifier les incompréhensions. Pourtant, il y a tout juste quarante ans, le 18 décembre 1985, le premier ministre Laurent Fabius et l’empire de l’entertainment annonçaient la création du site de Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne. Au prix de négociations mouvementées.

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