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ARTE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE
C’est un témoignage exceptionnel. Le récit dessiné d’une longue tranche de vie passée par le goulag et l’exil. Cette vie, c’est celle d’Euphrosinia Kersnovskaïa, surnommée Frosia, jeune agricultrice de 33 ans qui possédait avec les siens une ferme en Bessarabie. Originaire d’Odessa (Ukraine), sa famille avait fui en 1919 les expropriations, devenues la règle depuis l’arrivée au pouvoir des bolcheviques deux ans plus tôt à Moscou. Après avoir rebâti une existence dans ce territoire entre l’Ukraine et la Roumanie (actuelle Moldavie), Frosia et sa mère sont à nouveau expropriées en 1940 – après l’invasion des Russes –, tous leurs bien confisqués, leurs animaux abattus. Mais au lieu de s’enfuir comme une « lâche, une coupable » après avoir mis sa mère en sécurité, la jeune femme au tempérament bien trempé se livre aux autorités soviétiques.
Commence alors un périple invraisemblable de plus de dix-sept années au cours desquelles cette âme forte connaîtra la famine, les mauvais traitements, les humiliations, la solitude, l’agonie dans une détresse absolue. Elle est d’abord envoyée « en relégation » en Sibérie, à bord de wagons débordants de déportés, et arrive dans un chantier d’abattage de bois. A plus de 5 000 kilomètres de la mer Noire de son enfance. Elle s’en évade, traverse la taïga durant de longs mois avant d’être dénoncée puis arrêtée. Condamnée à mort, elle finit dans l’enfer d’une mine de charbon après avoir vu commuée sa peine en dix ans de travaux forcés.
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10 commentaires
Incroyable parcours de résistance et de survie. Comment une simple agricultrice a pu tenir face à tant d’adversité ?
Cela montre une force morale et physique hors du commun. Son récit rappelle que l’humanité persiste même dans les pires situations.
Frosia est un exemple de courage et de détermination. Son histoire mérite d’être connue et racontée.
Absolument, des figures comme elle inspirent le respect et la réflexion sur la liberté individuelle.
Cette histoire devrait être étudiée dans les écoles pour sensibiliser les jeunes générations aux horreurs des régimes totalitaires.
C’est vrai, mais il faut détester le convaincre de montrer ces réalités sans tomber dans le piège de la victimisation excessive.
Un témoignage poignant qui rappelle l’importance de la mémoirehistorique. Ces récits dessinent des existences aussi complexes qu’extraordinaires.
Tout à fait. Les témoignages comme celui-ci aident à comprendre les horreurs passées pour éviter de les répéter.
Un récit dessiné qui humanise des événements souvent présentés comme abstraits. Très belle initiative de la part d’Arte.
Effectivement, le dessin permet parfois de toucher autrement que les récits purement textuels.