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Les organisateurs de l’Eurovision ont annoncé, vendredi 21 novembre, des modifications des règles de vote du concours musical pour renforcer la « confiance » et la « transparence », alors que le nombre massif et répété de voix en faveur des candidats israéliens ces dernières années a suscité la controverse.
L’Union européenne de radio-télévision (UER) a annoncé dans un communiqué mettre en œuvre une série de « modifications importantes », notamment en réduisant de moitié le nombre de votes que chaque membre du public peut exprimer. Les organisateurs entendent aussi renforcer leurs efforts pour « détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée ».
« Nous prenons des mesures claires et décisives afin que l’Eurovision continue de célébrer la musique et l’unité. Il est en effet important que cela reste un espace neutre et que ce ne soit pas instrumentalisé », a déclaré le directeur du Concours Eurovision de la chanson, Martin Green, dans un communiqué. L’UER reste convaincue « de la validité et de la fiabilité du résultat de l’édition 2025 » mais souligne que les modifications introduites « offriront des garanties renforcées ».
Plusieurs pays parmi lesquels l’Espagne, l’Irlande et les Pays-Bas, ont annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentant au concours à Vienne en mai prochain si Israël est autorisé à participer. D’autres pays, comme la Belgique et la Suède, réfléchissent aussi à un boycott.
L’association de l’audiovisuel public néerlandaise Avrotros avait justifié sa décision par les « sérieuses violations de la liberté de la presse » commises par les Israéliens à Gaza. Elle accuse aussi Israël d’avoir commis « des ingérences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement ». « Nous avons écouté et nous agissons en conséquence » a indiqué M. Green.
« Indépendance et impartialité »
Tous les habitants des dizaines de pays participants peuvent voter, par téléphone, SMS ou en ligne. Dans chaque pays, un jury de professionnels vote également. Ces deux votes ont le même poids. Il n’est pas possible de voter pour son propre pays. Mais désormais, le nombre maximal de voix par mode de paiement « passera de vingt à dix ».
Composés d’experts de la musique, les jurys de professionnels, qui compte pour moitié dans la finale, feront leur retour dans les demi-finales, une première depuis 2022. Les jurés devront signer une déclaration formelle confirmant qu’ils voteront « en toute indépendance et impartialité ». Par ailleurs, les nouvelles mesures « découragent vivement toute campagne promotionnelle disproportionnée (…), en particulier si celle-ci est lancée ou appuyée par des tiers, notamment un gouvernement ou une agence gouvernementale ».
Lors de l’assemblée générale de l’UER, les 4 et 5 décembre, les diffuseurs décideront s’ils souhaitent malgré tout voter sur la participation d’Israël. La liste des pays participants à l’édition 2026 « sera dévoilée avant Noël ».
Cette année, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l’attaque du 7-Octobre, était arrivée seconde au concours, portée par le vote du public. Plusieurs diffuseurs du concours avaient demandé à ce que la lumière soit faite sur le détail des votes. En 2024 aussi, les jurys nationaux avaient largement snobé Israël. Mais le vote du public avait donné un spectaculaire coup de pouce à la candidate israélienne, Eden Golan, la catapultant à la cinquième place.










16 commentaires
Limiter les votes du public est une mesure restrictive, mais nécessaire pour éviter les manipulations.
Cela souligne les défis que pose un événement aussi politisé.
Les changements dans les règles de vote sont-ils suffisants pour apaiser les tensions autour de l’Eurovision ?
Reste à voir si ces mesures seront réellement mises en œuvre de manière efficace.
Un pas dans la bonne direction, même si cela ne règlera pas tous les problèmes sous-jacents.
Certains enjeux politiques dépassent largement le cadre du concours.
L’Eurovision devrait rester un concours musical, pas un outil politique.
Totalement d’accord, la musique doit rester au cœur de l’événement.
Ces modifications arrivent-t-elles un peu tard après les controverses récentes ?
Mieux vaut tard que jamais, mais cela montre que des changements étaient nécessaires.
Une bonne initiative pour garantir l’intégrité du concours, mais la transparence doit être totale.
Effectivement, la confiance des téléspectateurs est primordiale.
L’UER a raison de préciser que le résultat 2025 ne sera pas remis en cause, mais des doutes persistent.
C’est normal que les spectateurs restent sceptiques après les scandales passés.
La lutte contre les votes frauduleux est louable, mais comment sera-t-elle appliquée concrètement ?
Les détails techniques des nouvelles mesures restent flous.