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Granitique avec ses bacchantes celtes, sa longue chevelure et son caractère taiseux, l’homme semblait tout droit sorti d’un album d’Astérix. Chanteur incontournable dans le renouveau de la musique bretonne et au-delà, Erik Marchand est mort, jeudi 30 octobre, à Caransebes, une ville du Banat (ouest de la Roumanie), alors qu’il venait de fêter ses 70 ans. Il ne s’est pas éteint loin de ses attaches puisqu’il considérait cette région comme son deuxième pays. Avec lui disparaît la plus belle voix s’exprimant en breton – mais pas seulement –, à la fois féminine et tellurique, comme surgie du fond des mers et des âges.
Né à Paris le 2 octobre 1955, Erik Marchand tient ses racines armoricaines du côté de son père, guitariste, et d’un grand-père chanteur. Du village de Quelneuc, dans le Morbihan. Son destin se décide quand il découvre le kan ha diskan, la technique a cappella de tuilage des voix pratiquée notamment dans les festoù-noz.
En 1975, le jeune homme s’installe en Bretagne et commence à collecter, pour l’association Dastum, les traditions orales. Il se forme au kan ha diskan auprès du maître Manu Kerjean (1913-1997), en se liant avec un autre élève, Yann-Fanch Kemener. Pour Dastum, Erik Marchand publiera, en 1982, son premier enregistrement (une cassette audio), Chants à danser de Haute-Bretagne, avec les chanteurs Gilbert Bourdin et Christian Dautel, qui sera suivi, trois ans plus tard, de Chants à répondre de Haute-Bretagne.
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15 commentaires
La Roumanie est devenue son deuxième pays, mais c’est bien en Bretagne qu’il a trouvé son inspiration et sa voix.
Cela montre à quel point il était un homme de rencontres et de racines multiples.
70 ans, et une carrière riche en musique et en partage. Sevrerons-nous jamais de ses reprises et de ses créations uniques?
Je me demande quelles seront les dernières testimonies de sa musique, mises en lumière par sa disparition.
Le kan ha diskan ne sera plus jamais pareil après lui. Il a su sublimer cette tradition avec une modernité rare.
Son travail avec Dastum est aussi un héritage précieux pour la culture bretonne.
Merci pour tout, Erik. Votre musique a transcendé les frontières, des veillées bretonnes aux scènes du monde entier.
Votre travail de collecte et de transmission restera comme un modèle pour les futurs musiciens.
Un musicien au tempérament particulier, granitique comme il est décrit. Son absence se fera sentir dans les festoù-noz et bien au-delà.
Quelle perte pour la musique bretonne et toute la culture celtique. Erik Marchand incarnait une tradition à la fois ancienne et renouvelée.
Il faut espérer que son héritage musical soit préservé et transmis à la génération suivante.
Absolument, son style unique laissera un vide immense dans le paysage musical.
C’est triste d’apprendre son décès, surtout après avoir fêté ses 70 ans. La Roumanie l’avait adopté, mais son cœur était breton.
Une voix unique, à la fois puissante et douce, qui résonnait comme les vagues de l’Atlantique. La Bretagne perd un de ses ambassadeurs culturels les plus vibrants.
Son amitié avec Yann-Fanch Kemener était légendaire, deux géants de la chanson bretonne.