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Federica Mogherini a annoncé jeudi 4 décembre quitter ses fonctions à la tête du Collège d’Europe, à Bruges, en Belgique, après son inculpation dans une enquête pour corruption relative à l’attribution par l’Union européenne (UE) à cet établissement d’un contrat de formation de futurs diplomates.
« Conformément à la rigueur et à l’équité avec lesquelles j’ai toujours exercé mes fonctions, j’ai décidé aujourd’hui de démissionner de mes fonctions de rectrice du Collège d’Europe et de directrice de l’Académie diplomatique de l’Union européenne », a écrit l’ancienne cheffe de la diplomatie de l’UE (2014-2019) dans un communiqué.
La responsable italienne de 52 ans était depuis cinq ans à la tête du Collège d’Europe, qui forme un grand nombre de fonctionnaires européens. Elle est mise en cause dans une enquête supervisée par le parquet européen sur des soupçons de favoritisme et de concurrence déloyale dans l’attribution d’un marché public par le service diplomatique de l’UE (EEAS).
Les enquêteurs cherchent à déterminer si le Collège d’Europe a été avantagé, dans un appel d’offres possiblement faussé, pour décrocher, en 2021-2022, un contrat de l’EEAS portant sur la formation de futurs diplomates européens. Selon le parquet européen, chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l’UE, l’enquête vise des faits de « fraude et corruption dans le cadre de marchés publics, conflit d’intérêts et violation du secret professionnel ».
Deux autres personnes inculpées
Outre Mme Mogherini, deux personnes ont été inculpées après une journée d’audition par la police belge, mardi, à Bruges. Il s’agit de Cesare Zegretti, codirecteur du Collège d’Europe chargé des formations et des projets, et de Stefano Sannino, un haut responsable de la Commission européenne, qui a annoncé mercredi mettre fin prématurément à ses fonctions.
Les trois suspects se sont vu signifier les charges pesant contre eux, sous le contrôle d’un juge d’instruction, puis ont été libérés par la police, car le juge a estimé qu’ils ne présentaient « pas de risque de fuite », avait précisé mercredi le parquet européen.
D’après Mariapaola Cherchi, son avocate, la levée de la garde à vue de Mme Mogherini, après dix heures d’interrogatoire, n’a pas été assortie d’une mesure de limitation de ses déplacements. « L’interrogatoire s’est très bien passé, ça a duré très longtemps, mais dans une totale transparence et dans la sérénité », a déclaré jeudi matin l’avocate à l’Agence France-Presse.
Dans le communiqué annonçant sa démission, l’ancienne ministre des affaires étrangères italienne se dit « fière » et « honorée » d’avoir dirigé le Collège d’Europe avec « l’estime et le soutien » des étudiants, y compris des anciens de l’Académie diplomatique de l’UE, le programme au cœur de l’enquête. Outre son campus de Bruges, le Collège d’Europe a deux autres antennes, une en Pologne, à Varsovie, et depuis 2024 une à Tirana, la capitale albanaise.











20 commentaires
Mogherini a-t-elle agi seule ou y avait-il un réseau plus large impliqué dans cette affaire?
L’enquête semble se concentrer sur elle, mais on ignore encore si d’autres personnes étaient impliquées.
Quelle surprise de voir une figure aussi importante de l’UE éclaboussée par un tel scandale.
Cela montre que personne n’est à l’abri des enquêtes judiciaires, même dans les hautes sphères.
Une démission honorable face à de graves accusations. L’enquête revealedra-t-elle d’autres détails?
Espérons que les investigations soient menées à bien pour clarifier toute la situation.
Une démission qui tombe comme un pavé dans la mare des finances européennes.
L’onde de choc risque d’être forte si d’autres noms sont cités.
Formidable que le Collège d’Europe soit sous les projecteurs pour de telles raisons.
Pas vraiment admirable, surtout quand il est question de fonds européens détournés.
Le Collège d’Europe forme des diplomates, mais ses propres dirigeants sont sous enquête. Ironique, non?
Une ironie triste, surtout pour une institution censée promouvoir l’intégrité.
Une affaire qui pourrait affecter la réputation du Collège d’Europe sur le long terme.
Cela dépendra de la rigueur des mesures prises pour garantir l’intégrité à l’avenir.
Ces accusations rappellent les défis persistants de la corruption dans les institutions européennes.
Malheureusement, c’est un problème récurrent qui doit être éradiqué.
Quels recours pour les contribuables européens dont l’argent a peut-être été mal utilisé?
Ils ont le droit d’exiger des comptes, mais le processus judiciaire sera long.
Une démission qui soulève plus de questions sur la transparence des marchés publics européens.
Effectivement, cela interroge sur les mécanismes de contrôle en place.