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Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a renouvelé, samedi 6 décembre, le soutien « immuable » de son pays à Israël, lors d’une rencontre avec le président israélien, Isaac Herzog, à Jérusalem. Il s’agit de la première visite dans l’Etat hébreu du dirigeant allemand depuis sa prise de fonctions.
L’objectif est d’approfondir la relation privilégiée entre les deux pays après des tensions. En réponse à l’intensification des bombardements sur la bande de Gaza, le chancelier avait notamment décidé, en août, de décréter un embargo partiel sur les exportations d’armes allemandes vers Israël. Il a été levé fin novembre à la faveur du fragile cessez-le-feu en vigueur dans l’enclave palestinienne depuis bientôt deux mois.
« Se tenir au côté de ce pays fait partie du noyau essentiel, immuable de la politique de la République fédérale d’Allemagne et le restera », a déclaré le chancelier. « Les actions de l’armée israélienne à Gaza nous ont posé quelques dilemmes [et] nous y avons réagi », mais « nous avons également constaté qu’à ce jour, il n’y a fondamentalement aucune divergence [entre nous] », a ajouté Friedrich Merz. « Israël a le droit de se défendre car c’est la seule façon de garantir le droit d’Israël à exister », a-t-il encore déclaré.
Le chancelier allemand doit rencontrer dimanche le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de plus en plus isolé sur le plan international. Ils doivent aborder ensemble les efforts nécessaires afin de passer à une deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, dans le cadre du plan du président américain, Donald Trump, censé mettre un point final à la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.
Dénonciation de la violence des colons
Avant son départ, Friedrich Merz a appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour l’exhorter à mettre en œuvre des « réformes urgemment nécessaires » pour pouvoir « jouer un rôle constructif » dans la bande de Gaza après la guerre. Durant l’entretien, il a également dénoncé « l’augmentation massive de la violence des colons [israéliens] contre les civils palestiniens » en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, selon le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.
De même source, le chancelier allemand a aussi salué « l’attitude coopérative » de l’Autorité palestinienne vis-à-vis du plan Trump pour Gaza et réitéré le soutien de Berlin à une solution à deux Etats. Des propos qu’il a répétés devant le président israélien, alors que le gouvernement Nétanyahou ne veut pas d’un Etat palestinien indépendant.
Lors d’une brève escale, samedi, à Aqaba, dans le sud de la Jordanie, où il a rencontré le roi Abdallah II, M. Merz a appelé à ce que plus d’aide humanitaire soit acheminée à Gaza et à ce que les combattants du Hamas déposent les armes.
Selon un communiqué du palais royal, le roi Abdallah a souligné « la nécessité de s’engager à mettre en œuvre toutes les étapes de l’accord pour mettre fin à la guerre et fournir une aide humanitaire à toutes les zones de la bande de Gaza » et mis en garde contre la poursuite de « l’escalade [des violences] israéliennes en Cisjordanie ».
Visite prévue de Yad Vashem dimanche
En raison de sa responsabilité historique dans la Shoah, l’Allemagne est l’un des plus grands soutiens d’Israël. Dimanche, Friedrich Merz doit aller au mémorial Yad Vashem pour honorer la mémoire des victimes juives des nazis. Mais, ces derniers mois, le ton de Berlin à l’égard d’Israël s’était durci à mesure que la situation humanitaire dans la bande de Gaza se détériorait de manière dramatique.
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas reste très fragile, les deux camps s’accusant de façon quasi quotidienne de le violer, ce qui augure mal de la réalisation du plan du président américain pour mettre fin à la guerre.
Immédiatement après sa victoire aux législatives, fin février, Friedrich Merz avait assuré que Benjamin Nétanyahou pourrait effectuer un déplacement en Allemagne, malgré le mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerres et contre l’humanité dans la bande de Gaza. Mais ce n’est « pas un sujet pour le moment », a récemment souligné la chancellerie.









7 commentaires
Intéressante visite du chancelier allemand en Israël pour réaffirmer ce soutien crucial, même après les tensions récentes. On espère que cela contribuera à une stabilité durable dans la région.
C’est vrai, mais la situation reste fragile, surtout avec les récentes tensions dans la bande de Gaza.
Le dialogue semble être la clé pour avancer, malgré les défis.
Friedrich Merz souligne l’importance de ce partenariat, mais les actions sur le terrain révèlent des divergences importantes. Comment concilier soutien et respect des droits ?
C’est une question complexe qui nécessite une approche nuancée, sans doute.
Les relations germano-israéliennes ont toujours été fortes, mais les récents événements testent leur solidité. L’embargo partiel sur les armes était un signe fort.
Oui, la levée de l’embargo montre une recherche d’équilibre, mais les questions éthiques subsistent.