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Négociations de la dernière chance pour Sébastien Lecornu

C’est la dernière ligne droite pour Sébastien Lecornu. Chargé de mener « d’ultimes négociations » aux airs de mission impossible pour sortir de la crise politique et arracher un accord d’ici mercredi soir comme demandé par Emmanuel Macron, le premier ministre démissionnaire doit recevoir dans la journée les représentants de la gauche, à l’exception de la France insoumise qui a refusé de se rendre à Matignon.

Au terme d’une première journée de tractations, mardi, M. Lecornu a fini par abattre une carte maîtresse en ouvrant la porte à une « suspension » de la réforme des retraites. C’est sa prédécesseure Elisabeth Borne, aujourd’hui ministre démissionnaire de l’éducation, qui a avancé l’hypothèse au Parisien, au nom « de la stabilité du pays ».

Mais à l’issue de son entretien avec M. Lecornu, le leader social-démocrate du parti Place publique, Raphaël Glucksmann n’était pas en mesure de dire « si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution ».

Tout dépend désormais de la réaction du Parti socialiste (PS), dont les dirigeants seront à leur tour reçus à 10 heures. Cueilli au 20 heures de France 2 mardi, Olivier Faure s’est contenté de saluer « un réveil positif » bien que « tardif » sur les retraites, tout en soulignant qu’il entendait également « avancer sur toute une série de sujets ». Il sera donc question de fond, mais aussi de casting : le patron du PS juge en effet que « le temps est venu de passer à la gauche », après avoir essayé en vain « trois premiers ministres de droite successifs ».

Une exigence partagée avec les Ecologistes, qui suivront à 12 h 15, et les communistes, également conviés à un horaire non précisé.

A droite, le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, a dit qu’il ne retournera « certainement pas dans un gouvernement dirigé par un homme de gauche », ni d’ailleurs « par un macroniste » et réclame un chef d’équipe « qui ne soit pas proche » du chef de l’Etat. Sébastien Lecornu a répliqué en faisant savoir au chef des députés LR, Laurent Wauquiez, que sans « logique d’entente » entre leurs camps, le choix se réduirait à un premier ministre de gauche ou une nouvelle dissolution de l’Assemblée.

Cette dernière option est toujours réclamée par le Rassemblement national (RN), qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. Pas de rendez-vous non plus pour La France insoumise, qui estime avoir mieux à faire à l’Assemblée nationale, où sa motion de destitution d’Emmanuel Macron sera soumise au nouveau bureau de l’institution.

Seul à pouvoir dénouer la crise qu’il incarne, M. Macron n’a plus que quelques heures pour trancher. M. Lecornu lui « fera état du résultat de ses consultations », dit l’Elysée. Ensuite, le président de la République « prendra ses responsabilités » et « parlera pour annoncer ses décisions ».

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