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Le 15 janvier 1970, Jean-Pierre Melville (1917-1973) commence, en Seine-et-Marne, le tournage de son onzième long-métrage, Le Cercle rouge. Ce qui va devenir son film noir le plus parfait porte la signature du maître : des acteurs au jeu minimaliste, transformés en fantômes, magnifiés par le fétichisme de l’habit : costume, imperméable et chapeau. Si les trois malfrats incarnés par Alain Delon (1935-2024), Yves Montand (1921-1991) et Gian Maria Volonté (1933-1994) se trouvent réunis, c’est autant pour l’organisation du casse d’une bijouterie que par la perspective de leur inévitable mort, ce « cercle rouge » à l’intérieur duquel ils finissent par se rejoindre.

Grâce aux feuilles de service quotidiennes qu’il a conservées, Bernard Stora, alors jeune premier assistant de Jean-Pierre Melville, livre, avec Dans « Le Cercle rouge », un récit au jour le jour de ce tournage heurté, et un document exceptionnel sur le plus grand cinéaste français de l’après-guerre. Dans un cinéma français où, de Julien Duvivier à Henri-Georges Clouzot, les caractériels restent légion, la qualité d’un technicien ou d’un assistant se mesure autant par son talent que par sa capacité à résister. Aucun copinage avec Jean-Pierre Melville n’est possible, constate Bernard Stora, la « solitude hautaine et sans concession » du réalisateur n’autorise aucune proximité : il a conçu son chef-d’œuvre seul contre tous.

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18 commentaires

  1. Interesting update on « Dans “Le Cercle rouge” », de Bernard Stora : Melville, un maître à l’œuvre. Curious how the grades will trend next quarter.

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