« Culte (2Be3) », sur Prime Video : pionniers des boys bands français et victimes expiatoires

PRIME VIDEO – À LA DEMANDE – MINISÉRIE

Plonger dans la deuxième saison de l’anthologie Culte, dont le premier volet arpentait les coulisses de l’émission « Loft Story », c’est d’abord risquer d’avoir la chanson Partir un jour solidement vissée au crâne pour le reste de la journée. C’est aussi revisiter la culture populaire des années 1990 et l’avènement des « boys bands » à la sauce ultracapitaliste – un minimum d’investissement pour un maximum de profits –, dont les 2Be3 furent en France les pionniers et les victimes expiatoires.

C’est enfin frôler la nausée devant le spectacle, d’une brutalité inouïe, de ce que l’industrie musicale a fait de ces trois gamins de Longjumeau (Essonne), dont le seul tort fut de vouloir échapper au destin tout tracé de la classe moyenne banlieusarde.

Sous l’œil bienveillant de Yaël Langmann (qui a écrit et réalisé la série), Antoine Simony, Namory Bakayoko et Marin Judas-Bouissou redonnent corps et vie à Filip, Adel et Frank, amis d’enfance séduits par une industrie à la recherche de la prochaine poule aux œufs d’or. Cette industrie a dans la série le visage de Salomé, une dénicheuse de talents sur le point de se faire virer de sa maison de disque faute de retour sur investissement. Daphné Bürki, qui avait déjà collaboré avec Yaël Langmann sur la série Chair tendre, prête son charisme et sa douceur à ce personnage ambigu, à la fois maternant et cynique.

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