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Je n’étais pas au Bataclan le 13-Novembre 2015. Pourtant, j’ai mis du temps avant d’y retourner, tenu à distance par le traumatisme collectif. Il a fallu que Kevin Morby y passe, en mai 2022, pour que je pousse à nouveau les portes de la salle du boulevard Voltaire.

Dans la fosse du Bataclan, à Paris, le 23 juin 2025.

Je savais qu’il allait jouer Beautiful strangers, sa chanson en hommage aux victimes du 13-Novembre. Dès les premières notes, les larmes me sont montées aux yeux. Tout autour de moi, les joues brillaient à mesure que la chanson avançait. Le moment était beau, cathartique. Je pouvais à présent retourner au Bataclan.

L’année suivante, on m’a proposé de documenter des concerts pour le compte de la salle. J’y ai depuis photographié une quarantaine de soirées, en m’intéressant tout autant à ce qui se déroule sur scène que dans la fosse. Les soirs de concert, je passe souvent les trois premières chansons au bord de la scène, en me concentrant sur les artistes, puis je déambule ici et là dans la salle, pour varier les points de vue et, surtout, pour être parmi la foule et la photographier dans tous ses états. Je cherche aussi à montrer les détails et les gestes qui sont, pour moi, synonymes de guérison. Ici, une main aidante, là, un cœur avec les doigts et, à l’autre bout de la salle, un amour partagé. En les photographiant, je participe à l’élaboration d’un récit collectif de l’après.

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